Une découverte allumée au tout dernier Salon du Livre, à l'angle de deux allées : un espace de fous, crachant mille notes de musiques, fumant de mecs en train de gratter de la BD (crayons gras, encre de chine, aquarelles, feutres) : le stand de Nocturne, société productrice de BD Music.
Lestée de CDs et stylo à la main, voici une 'tit interview du boss de la collection Bruno Théol. Au passage, un grand merci à Michel Pilot et Arielle Berthoud pour leur gentillesse et leur aide !
Cath : "Superbe idée que ces albums de BD sur la vie des grands du jazz et du blues accompagnés de doubles CDs. Une bonne façon de connaître enfin des morceaux d'existence de nos idoles, pour les plus ignares d'entre nous dont je fais partie.... Alors, comment as-tu démarré cette aventure ?"
Bruno : "On s’intéresse beaucoup au jazz chez Nocturne, autant au jazz d’aujourd’hui qu’à l’histoire du jazz. Or le jazz du passé a longtemps été présenté dans des séries budgets sans soin ou dans des collections formidables comme Masters of Jazz, mais réservées à des spécialistes.
L’idée d’allier le jazz et la bande dessinée s’est imposée pour plusieurs raisons : les histoires de flic, de pègre et de vie nocturne sont facilement liées au jazz et il existe un lien non expliqué entre les lecteurs de BD et les amateurs de jazz.
D’autre part, l’introduction de la bande dessinée pour parler de jazzmen, le plus souvent morts depuis quelques années, à une génération qui ne les a pas connus et qui n’a aucune chance de les entendre sur les antennes de radio d’aujourd’hui, avait l’avantage de les rapprocher d’un univers plus contemporain.L’objet est donc de rendre la musique de jazz plus accessible à des générations nouvelles qui ont plutôt un rejet de ce qui est ancien et non accessible."
Cath : "Comment travailles-tu avec les auteurs de BD ?"
Bruno : "A l’origine, nous avons réuni des dessinateurs totalement inconnus. Pour certains, il s’agissait même de réaliser leur premier album. Ce choix de nouveaux dessinateurs est dangereux, parce que l’on pourra nous reprocher dans certains cas, des maladresses ou de l’immaturité, mais il nous a paru le bon choix, parce que le marché de la bande dessinée ne permet plus aujourd’hui aux jeunes talents de s’épanouir. Il n’y a plus de magazines comme Pilote qui pouvait donner leur chance tout au long de l’année, à de nouveaux dessinateurs, de s’exprimer et d’entrer dans le monde fermé des dessinateurs publiés.
Aujourd’hui, nous souhaitons que la collection BD MUSIC soit aussi ce lieu d’expression où nous donnerons leur chance à de nouveaux talents, quitte à prendre des risques sur certaines réalisations.
Les résultats démontrent que nous avons eu raison de faire confiance à ces jeunes talents.
Nous conserverons un œil attentif sur de nombreux jeunes dessinateurs que nous publierons et en même temps, nous avons déjà ouvert la collection à des talents confirmés : Eric Cartier, qui a réalisé Sonny Terry & Brownie McGhee et un album reggae « Roots & Dubs » et qui dirige aussi les collectifs comme les « 50 Years Around The Rock » où ont participé Margerin, Cromwell, Crumb, Pinelli, Yoann, Jean Claude Denis, Charles Berbérian, Denis Sire, Mourier, Frank Le Gall, Solé, Mezzo, Shelton, Chauzy, Plessix, Ben Radis, Rabaté, Bézian, Annie Goetzinger, etc.."
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