Je l'ai vraiment découverte lors de l'expo "Couleurs sur Corps", que j'ai abondamment rapportée ici-même tant je m'y suis éclatée les yeux !
Chen Man, jeune photographe et artiste très modeuse et très en vogue. Venue de Pékin. Tous les magazines se l'arrachent. Phénomène épisodique, dans l'air du temps ? Feu de paille ou talent durable ?
Je ne saurai le dire et ne saurai dire si la belle a d'autres tours dans son sac, autre que de trafiquer avec virtuosité les clichés qu'elle réalise d'après des mises en scènes excessivement travaillées.
Ce que j'ai remarqué et aimé en elle, c'est son sens du détail. Un geste, une courbure, un grain de peau. Elle sait formaliser et souligner ce qui fait "l'essence des femmes" ou "l'éternel féminin". Même quand elle shoote un homme, c'est la femme en lui qui s'expose à nous.
Son travail est actuellement exposé à la Galerie Maeght à Paris. Le quartier est agréable, l'entrée est gratuite et ça vaut vraiment le détour pour s'y poser.
La dame au long cou, ci-dessous, c'est du Chen Man ! ;)
Barack Obama a donc été élu. Ca faisait un moment qu'on avait envie de changer d'air à tous berzingues après les 8 années de l'inqualifiable Busherie.
Busherie qui avait bien préparé la route de Barack du Sénat à la Maison Blanche. Tout comme il n'y aurait pas eu de Christ au Golgotha sans l'aimable participation de Judas, je me demande vraiment s'il y aurait eu, aux Etats-Unis et en 2008, un Barack sans un WW.
Au passage, je me demande aussi ce que sont devenus tous ceux qui ont réélu WW en 2004... je sais, j'ai toujours des questions qui fâchent...
Le 4 novembre, j'ai fait un gâteau spécial Barack. J'avais envie de faire un gâteau mais il me manquait la plupart des ingrédients et le désir d'aller me trainer jusqu'au Monop' du coin. J'ai donc inventé une recette, remplaçant les oeufs manquants par de la crème et de la farine, mélangeant sucre et sel, plein de chocolat (dont j'ai d'habitude horreur) et des noix de pécan trouvées sur une étagère. Porté par un incontestable enthousiasme créatif, le cake a levé bien haut et s'est avéré délicieux bien que légérement inattendu.
Du style "je ne sais pas si j'aime ou pas, mais ça me colle une foutue envie d'en reprendre". Du style, quand on attaque le paquet de chips en sachant qu'on se fait du mal et qu'on lèche toutes les miettes au fond, jusqu'à la dernière.
Les jours suivants, j'ai regardé tous les blacks du RER avec un regain d'empathie et de curiosité. Je leur ai même sourit encore plus que d'habitude. Et oui, je souris aux inconnu(e)s dans le RER. Ma mère apprécierait. Les blacks, ils m'indiffèrent en "temps normal". Au même titre que les blancs d'oeufs, les jaunes bananes et les café-caramels qui se transportent avec moi dans le RER. Et réciproquement, je suppose.
Encore, si je voyais un peau-rouge de temps en temps.. Mais des Navajos ou des Cherokees bien cuivrés sur la ligne B, c'est pas gagné. Donc, j'ai regardé les blacks avec un regain d'empathie et de curiosité. Y-avait-il quelque chose de nouveau à découvrir, quelque chose que je n'avais pas soupçonné avant ?
Qui étaient donc tous ces gens, ces co-voyageurs, dont l'un d'entre eux devenait "l'homme le plus puissant de la planète" (dixit la presse marronière bien de chez nous) ?
Réponse : je ne sais pas toi, mais moi, j'ai rien trouvé ni rien conclu qui mérite d'être rapporté.
On est le 18 novembre, 12 jours ont passé et déjà, je suis retombée dans ma stupeur coutumière. Réveillée uniquement par une soudaine envie de mordre tout le monde, blacks, blancs, jaunes et cafés, quand ça me presse de partout à coup de coudes et d'haleines chaudes dans le cou. Je ne suis pas sectaire dans la mortitude, ni dans les bravos ni dans les lazzis. Justement.
Voici donc, les américains ont pris pour président un métis. Et photogénique de surcroit. Ca ne gâte rien. J'ai tendance à penser que tout ce bruit pour une nuance de ton est la preuve même de l'incorrigible et éternelle imbécilité humaine, doublée de myopie. Que cette nuance empêche certains de dormir depuis le 4 novembre, alors que les habitants de la planète, et y compris eux-même, partent en mégacouille sans que cela ne les fasse se retourner dans leur sommeil en est bien la preuve.
J'ai bien peur que si Barack fait le bien, on attribue cela à sa nuance de peau, à son parcours, à sa grand-mère. Que s'il se plante, on crie comme des loups "je vous l'avais bien dit, on peut rien confier à un black. C'est pas demain la veille qu'on en élira un autre !!!".
J'ai bien peur qu'on ne puisse pas voir ses actes avec un tant soit peu d'objectivité. Dans la bonne moyenne, il n'est ni meilleur ni pire. S'il pouvait seulement être suffisamment obstiné (et bien protégé par ses gardes du corps) pour faire juste "bien". Car bien, en matière de politique et considérant l'état du monde et de notre espèce, "bien" ce serait, pour le coup, du jamais vu. Un truc bien plus gros qu'un métis à la Maison Blanche, non ?
Faisons un rêve....
Dieu, que j'aimerais, juste un moment, un moment seulement, qu'Alain Minc SE TAISE........ !
De nombreux mails ces jours-ci....
Quoi Cath ? Toi, toujours sur les fronts de la révolte quand il s'agissait de parler des bulles, des experts à deux balles, des arrogants gloutons de la finance pour la finance et rien pour la véritable économie.
Toujours la première à dénoncer ceux-ci et à démonter ceux-là !
Et là, rien mais rien de rien alors qu'on est dans le "jamais vu" !
Ou bien des vues de la Crète.
Et bien oui, perso, je continue avec des vues de la Crète. Merveilleux endroit où la terre est définitivement plus belle que le paradis.
Mes vues sur le monde, je me les garde.
Fatiguée d'entendre aujourd'hui ce que j'ai pensé dès 2001, au lendemain du 11 septembre. Ce drame épouvantable qui n'aura servi à rien pour se poser et réfléchir... Comment en était-on arrivé là ? Au 11 septembre ?
Tout est reparti de plus belle, ou plutôt, de plus abominable.
Guerres, famines, extinctions.
Mises à sac, spéculations, corruptions.
Et toujours les gloutons gloutonnent. Arrogants et jaunasses. Hitler disait entre autres : "les gros maigriront et les maigres mouront". Combien d'Adolfs se sont succédés depuis ? Combien d'Adolfs ai-je rencontré dans ma vie ?
De ceux qui m'ont dit du haut de leur expertise, de leurs châteaux et de leur pensée unique : "vous n'êtes rien, vous n'êtes la fille de personne".
Ces canailles qui rabaissent les enfants des combattants, qui se sont fait trouer la peau pour des idéaux de liberté et de fraternité dont les planqués n'auront jamais la moindre idée, tout occupés à compter leur mauvais coups passés et avenir.
Le roi est nu...
Nous partîmes 50 et par un prompt renfort, furent bientôt 3000 en arrivant aux gorges...
6h00 du mat', il fait encore nuit sur la Crète et même vach'tement frais, dis donc. Le jules et moi sommes plantés à Périvolia, dans la banlieue de La Chanée, attendant un mec qui doit nous conduire au point de ralliement des joyeux pédibus. Le voili, le voilou.
"Samaria?"
"Né, né, Samaria glagla !"
6h15, l'autocar est là, en plein centre ville, déjà plein comme un oeuf de... vieux !!! déguisés en tyroliens.
Le jules et moi on se trouve une place en déménageant sacs à dos et bâtons de ski. Entschuldigung, ja, danke...
Oui, vous avez bien lu : bâtons de ski en Crète !
Il faut que le jules soit au premier rang dans le car, sinon c'est la cata, l'est malade comme un chien et moi, j'ai l'air de quoi ? ;) J'ai déjà l'air fine, en short large et tongs, avec mon petit chapeau à fleurs et mes 'tin de Nike (encore intègres) dans mon mini-sac-à-dos fluo... Les vieux me jettent des regards entendus... "Celle-là, elle finira pas la journée... ach ach !"
Le jules, lui, à contrario, rigole. Tous ces vieux cons, ah ah, on va les planter dès le premier kilomètre, on n'a pas fini de les attendre pour rentrer ce soir....
Notre guide Thomassss saute à l'avant du car et ce dernier démarre dans un gros nuage d'anges qui n'ont pas dû se nettoyer les ailes depuis longtemps....
Joint au bec et cheveux blondasses, Thomassss (qui est grec malgré tout) débite ses annonces en anglo-germain-gréco-machin au rythme d'un commentateur de courses hippiques. On en déduit au vol qu'on va en chier des carrés de chapeaux et qu'au moindre petit doute Cf son état de santé, faut surtout renoncer d'entrée de jeu.
La route serpente infiniment et attaque les montagnes blanches, le jour se lève, un soleil orange sur les contreforts minéraux et figés, sur les a-pics vertigineux, pendant que Giorgios, le chauffeur, mène tambour battant une interminable conversation ponctuée d'onomatopées avec sa mère, le joint de Thomassss nous fait planer et oublier que les accidents, ça arrive toujours bêtement, on aura droit à une pause pipi sur la route avant d'arriver aux gorges... après nous, comes the flood... !
ô taon, suspends ton vol...
A suivre...
<<< Plus de raisons d'être quant aux circonstances présidant à la perte de deux ongles d'orteil dans un futur proche....
A part ça, dans la rubrique "Good Design de mes tifs", elles vous bottent mes nouvelles Nike spéciales de la mort qui tue ?
Ma gratitude envers cette entreprise est totale (et ma vengeance a été, de fait, sans appel) : peut-on m'expliquer comment, chaussant habituellement du 38, j'arrive à m'exploser 10 orteils, dont deux "en sursis qu'on sait pas si on va les ravoir", avec une paire de Nike pointure 41 ???
Normal, faut souffler un peu avec le vent.
Ici, ça dépote grave.
Un vent d'ouest dans l'ouest, un vent d'Afrique chargé de sable et de chaleur dans le sud, un vent d'est en est. Du vent du nord ? y'en a point en magasin Madame.
Bref, histoire de dire qu'en Crête, y'a du zef à toute heure et en toutes saisons. C'est cool, ça fait monter les vagues et courir les moustiques ailleurs, sans toucher au drapeau, siouplé !
Donc... soufflons...
Non, n'attendez pas de moi de commenter finement l'effondrement humide et puant des hautes sphères financières. Je me suis longuement étendue, il y a des mois, sur ce sujet peu ragoûtant à longueur de posts ici-même, avant de m'étendre définitivement sur le sable chaud à compter les vagues et rien de plus.
Sachez seulement, braves gens, que lorsque ces connards font des bénéfices extravagants, ils se les gardent et vous traitent de salauds de pauvres. Et lorsqu'ils bouffent le tapis, ils font appel à votre bon coeur.... Les contribuables au secours de Wall Street, la City & Partners ! Privatisation des profits et mutualisation des pertes...
Je me demande vraiment si je vais rentrer au pays.... De là à ce que l'Autorité des Marchés Financiers ne lance un mandat d'arrêt contre moi qui avait tout blogoté publiquement avant que ça n'arrive.... !
Prendre le maquis, en Crête, rien de plus simple. Il suffit d'enfourcher n'importe quelle route joliment dénommée "secondaire" et tu te retrouves dans la Twilight Zone, perdu à jamais. Tu veux aller au nord ? aucun problème, tu roules plein sud. Tu veux sortir de la ville ? sans soucis, faut juste passer par l'incommensurable dédale avant...
Avec ça, ni toi ni personne ne te retrouve jamais...
Y'a du zef, y'a aussi des types qui mitraillent les panneaux de signalisation, rédigé en grec anyway.
C'est la saison de la chasse ici, alors la pause pipi derrière le buisson de romarin, je te garantis qu'elle est fulgurante !
Les panneaux tombent dans le mauvais sens, comme les tartines de confiture des Frêres Jacques, et moi je délire total car j'étais partie pour vous conter la recette du cahoua grec...
A savoir : hourra, le moka !
Donc, tu prends ta tasse et ton courage à deux mains.
Tu mets de l'eau dans la tasse jusqu'au niveau où tu souhaites ton café.
Tu mets l'eau de la tasse dans le briki -prononcer "vriki"- et tu invoques la Agia Triada (la Sainte Trinité).
Tu te mets au soleil et le briki sur une pierre chaude à côté.
Tu n'oublie pas le capéou sur la tête.
Tu mets une grosse cuillère à café de moka sur l'eau dans le briki.
Tu attends un certain temps... que l'eau frémisse sur sa pierre chaude.
Si tu veux ton café sucré moyen ("metrio"), tu mets un peu de sucre poudre quand le moka commence à faire le cratère. Si tu veux ton café sucré sucré ("gliko"), tu en mets deux fois plus... de sucre.
Si tu veux ton café sans sucre ("sketo"), tu arrêtes de nous emmerder et tu ne fais rien.
Quand le moka, le sucre et le Saint-Esprit font vraiment gouzi gouzi, tu retires de la pierre chaude, tu verses délicatement dans la tasse vue plus haut et tu attends un peu avant de te jeter sur ce truc ultra fumant. Les grecs, braves bêtes, ont tout prévu ayant toujours une bouteille d'eau glacée à portée de cahoua !
Jusqu'au fond de la tasse, tu ne boiras pas car sinon tout le marc, tu t'enverras !
Puis, le marc trois fois tu tourneras et ton avenir tu liras.
"En France, nooooonnnn, je ne rentrerai pas...."
Faut bien vous mettre quelque chose dans la tête, mes bichons ! En Crète, on fabrique les meilleures tomates du monde, des millions de tonnes de tomates, tellement y'en a, y'en a encore plus. Et des concombres aussi.
Agouri, le concombre, à ne pas confondre avec tragoudi, la comédie. La comédie des concombres quoi. Et un concombre masqué un ! Non, pourquoi ? ce n'est pas encore l'heure de la carafe de Raki.
Pareillement, qu'on se le dise, le Raki crétois n'a rien à voir, mais alors rien du tout avec le Raki qu'on sirote en Grèce continentale ou en Turquie (ce dernier légérement anisé). Le Raki crétois est une eau de vie (de raisin) qui ne coûte rien et qui coule à flot pour faire passer déjeuners prolongés (en moyenne 3 heures et autres minutes) et les diners tardifs (juste avant le petit déj).
3 Euros le litre, qui dit mieux. Se consomme froid, frais, tiède, chaud, selon l'endroit où on a oublié la bouteille.
Tout ça pour dire qu'en Crète, on fait un peu ce qu'on veut... Des plages de rêve sur des kilomètres, des dunes qui partent à l'assaut des montages. Ah la la, tout ce sable et ce beau soleil de perdus, se disent les crétois !!!
Du coup, ils plantent d'immenses serres de tomates, de concombres et de raki tout au bord des flots bleus.
Tra la la !!! Maudit nudiste allemand, ma plage, tu l'auras pas.
Faut d'abord passer sur le corps de mes tomates !!!
C'est quand même plus sympatoche de protéger ainsi son front de mer plutôt que de bétonner ou bien encore de plastiquer. Les recettes crétoises et corses ne sont éminemment pas les mêmes...
Spécialement pour Miss Kiki, qui s'attribue à tort la propriété des champs de tomates de Phalassarna (Kiki agricole ?;), voici la plage homonyme.... (je vous fais grâce de photos de tomates, de concombre et de Raki que vous pouvez facilement trouver sur tous les bons internets).
Je constate avec horreur que Jules Chéri a encore sévi en coupant les serres des photos : total, je vais encore passer pour une grosse menteuse. Tous les crétois sont menteurs, c'est un crétois qui vous le dit !
<<< Extrait du Routard : l'une des plus belles plages de la Côte Ouest. La baie composée en fait de plusieurs plages est vraiment immense... la présence d'un site archéologique à proximité bloque, en principe, tous les projets immobiliers et le coin est peu urbanisé... à part une bonne centaine de serres en plastique dans sa partie sud....
Ci-dessous, les latrines minoennes (4000 ans au compteur) qui bloquent l'avancée de ces vautours de promoteurs...>>>
A suivre : tragédie pédestre et Gorges Profondes à Samaria....
"Ya sou !"
"Ya sou !"
"Apo pou issé ?"
"Gallia !"
"Ah poli oréa Gallia! Ti Kanis ?"
"Imé kala, poli kala. Ki essi ?"
"Oréa !"
"Katerina"
"Giorgios"
"Dis Giorgios, ils sont rapides tes moutons."
"C'est ma fierté !"
"Et les chèvres, plus haut, elles sont à toi aussi ?"
"Oui, elles sont belles hein ?"
"Belles, ça oui. Mais féroces aussi...."
"....."
"L'une a attaqué l'auto et arraché le rétroviseur..."
"...."
"Rassure-toi, je ne vais pas te trainer devant les juges. Les vacances sont trop longues pour s'emmerder !"
"Ah ah ah ! Sinon, tu es seule en vacances ?"
"Non, mon jules est par là quelque part sur les ruines plus haut. D'ailleurs, je le vois, tiens !" (je ne vois rien du tout, mais je fais croire)
"Ah ? Non ! je ne vois personne moi." (en avançant encore d'un pas, ce qui met Giorgios à environ 30 cm de moi...)
"Je te dis qu'il vient" (en reculant d'un mètre)
.... merde où il est passé, jamais là quand j'ai besoin !!!! .....
"D'ailleurs il est champion de savate, figure toi."
"Et moi, je mets les moutons sur orbite, figure toi."