Fascinée par les projections sur l'avenir de Jacques Attali, à l'occasion de la sortie de son dernier bouquin "Une brève histoire de l'avenir", je reprends ici les points forts de ses interventions et de ce qui attendrait le monde, selon lui, d'ici 2060.
Première époque : l'hyper-empire
Concerne les 20 ou 30 prochaines années.
Fin de la puissance américaine et victoire du marché sur la démocratie.
Ceci s'expliquant par notre passé où l'on a pu assister, au cours de l'histoire, à la montée des libertés individuelles, qui passent, de fait, par le marché Vs l'état.
On imagine donc une privatisation générale d'une part, la baisse de l'influence des états, mais également une montée de l'économie criminelle.
Plus d'état ne signifie pas disparition du pouvoir, au contraire. Les nouveaux pouvoirs s'appuieront sur les technologies notamment dans les domaines de l'assurance, de la surveillance et de la "distraction" (loisirs, mais également "évasion" et de fait, drogues en tous genres).
Durant cette phase, les pauvres seront encore plus pauvres et on peut imaginer qu'en 2050, la moitié de l'humanité sera en-dessous du seuil de pauvreté, avec d'immenses migrations urbaines et la constitution de mégapoles.
Deuxième époque : l'hyper-conflit
Inévitable, car toutes les conditions sociales et environnementales sont à présent réunies. Mais pas seulement. Tout le monde, ou à peu près, disposant avec facilité de toutes les armes, dont les nanotechnologiques.
Troisième époque : l'hyper-démocratie
Vers 2050-2060.
Il s'agit ici de passer de la liberté individuelle à l'altruisme intéressé.
Les détenants réalisant qu'ils n'ont finalement pas intérêt à la pauvreté...
Actuellement, on voit déjà apparaître des organisations et ONG fondées sur l'altruisme intéressé, dont les prémices sont notamment le micro-crédit.
130 millions de bénéficiaires aujourd'hui, dont 90% de femmes. Tout pauvre qui décide de sortir de la mendicité devient à la fois un acteur économique mais également politique.
Bien sûr, on espère bien faire l'économie de l'hyper-empire et de l'hyper-conflit, mais comme aime à le rappeller Jacques Attali, on fait toujours les réformes après les conflits et certainement pas avant ou pendant.
Néanmoins, la peur peut prévenir la crise ou le conflit : par exemple, la constitution de l'Union Européenne au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, afin d'éviter tout nouvel affrontement intra-européen.
Le problème étant qu'aujourd'hui il semblerait que nous n'ayons plus peur, c'est là le véritable danger.
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