Planetargonautes

le premier rebelle d'un temps nouveau

Ame sensible, passer à l'écart.

Epoustouflante démonstration des Frères Coen avec No Country for Old Men. Une tension qui rappelle Tarentino (époque Reservoir Dogs) et une absolue désespérance pour des personnages ciselés avec une lame rouillée mais salement tranchante.

Le héros de l'histoire, c'est le "tueur psychopathe". Incarné par Javier Bardem, un ours, une montagne d'homme.
Dès le début, je tombe dans l'écran, foudroyée d'horreur sans rime ni raison devant autant d'absence de conscience de l'autre. Devant une telle animale violence.

Puis, au fur et à mesure que le conte se déroule sur fond d'une mallette bourrée de dollars, enjeu très secondaire du film, je m'attache à l'indestructible bête immonde.

Pour finalement (erreur que ce "finalement" car le film ne se conclut pas, le tueur s'éloignant d'un pas haché à la fin, un "Usual Suspects" à rebours) recevoir dans la gueule la totale humanité de cet individu...
L'humanité d'un temps nouveau, une intelligence au-delà de la détresse qui a explosé règles et raisons, ne parie plus que sur la chance, pile ou face, ce qui réduit de moitié les occasions de faire fausse route.

Un héros moderne. Les vieilles règles conduisent à la souffrance et à la mort. Ses règles à lui, basées sur des principes simplissimes, un engagement, une promesse à tenir, lui permette de survivre dans un univers définitivement hypocrite, corrompu et mensonger.

En face de la bête, le vieux flic fatigué, qui on ne la fait plus. Les Frères Coen adorent ces caractères ("Fargo", déjà, souvenez-vous). Tommy Lee Jones. Bouleversant. Yeux en berne de l'homme de peu de mots qui aligne quelques réparties à la gomme et étonnamment drôles. Lancé à la poursuite du tueur, il jette l'éponge et raccroche. Va voir son vieux père. Se retrouve à la maison avec sa femme et ses chevaux. Ce n'est plus un monde pour les hommes d'avant.

Une pléiade d'acteurs aux cordes tendues prêtes à craquer sur fond de paysages texans, de motels désolés et de réminiscences de "Nam", dernier repère quand tout a disparu. L'Amérique contemporaine. Ce qui nous attend.

Ropáci ou l'invasion des oléophages

L'évolution de l'environnement conduit certaines espèces à muter rapidement ou disparaître...
Ainsi, la faune et la flore de la région de Tchernobyl se sont adaptées à un milieu hautement radioactif et font actuellement "florès" hors de toutes atteintes humaines (dont chasse, pêche, agriculture ou urbanisme).
De la même façon, des chercheurs de l'université de Prague, alertés par les habitants de la région de Bohême, ont pu observer une bien étrange créature.
Il s'agit d'un animal, dénommé faute de mieux "Oléophage" ou "Naphtophage", qui vit et se reproduit à proximité des mines de charbon du nord de la Bohême.
L'oléophage semble se délecter des gaz d'échappement et des flaques de pétrole... et a du mal à survivre en milieu sain.
Il est d'autant plus étonnant de rencontrer une faune endémique et aussi particulière dans cette région d'Europe centrale que cette dernière est répertoriée comme étant l'une des plus polluée de la planète.
D'ailleurs l'équipe d'universitaires n'a pu résider sur place que très peu de temps, avant de succomber à d'épouvantables crises d'asthme, allergies et autres.
Seule les boissons agricoles locales (à base de résidus de vidange ?) leur ont permis de résister assez longtemps à une atmosphère extraordinairement toxique et mener à bien leurs observations.

Le grand cinéacte Tchèque Jan Svěrák (auteur de Kolya, meilleur film étranger aux Academy Awards) les a accompagné lors d'une "expédition de chasse à l'oléophage" en 1988.
Cette fable écologique, intitulé "Ropáci", a même été couronnée par le Student Academy Award aux Etats-Unis.

Le pitch > retrouver les oléophages, les observer, les recenser, capturer un couple vivant pour le ramener à Prague afin de poursuivre plus avant les recherches.
Après maintes courses à la poursuite de l'hypothétique oléophage, et quelques aperçus d'oléophages heureux se baignant dans des boues toxiques ou copulant entre les minerais de charbon, tout en haut des crassiers, la fine équipe a finalement réussi à capturer un jeune.
Malheureusement, le petit (ci-dessous) n'a pas survécu au voyage du retour vers Prague. Empoisonné par l'air sain dégagé par d'immenses forêts de part et d'autre de la route... !

Voici quelques photos tirées du documentaire et un montage photo approximatif d'après les témoignages des habitants de la région.

Conclusion : à suivre... la chasse à l'oléophage reste pleinement et entièrement ouverte. La difficulté pour approcher ou capturer ce farouche animal reste inchangée. L'Europe vient d'ailleurs de débloquer des fonds aux fins de recensement de cette espèce qui pourrait nous en apprendre beaucoup sur notre propre survie en milieux extrêmes ! ;)

en avant-première du film, vos bannières influenceurs !

.. ben il parait que oui... croâ croâ :))

Cath et les chics types...

Fragile(s) eux ? Sans doute, à l'image des filaments ténus de la vie qui se croisent, se dénouent, se retrouvent dans l'élan d'une énergie en mouvement, energy in motion, ou émotion, si vous préférez...
Alors Fragile(s) ? Peut-être... mais est-on fragile(s) quand on sait donner aussi simplement autant de clés sur ses propres mystères ?
Par exemple, pourquoi tout le monde aime-t'il autant Jean-Pierre Daroussin ?
C'est un comédien avant d'être un acteur, un homme de la proximité, des planches, des salles qui vibrent ou pas, un homme de l'immédiat.
Tout en étant un faiseur de liberté et d'imaginaire dans chacun de ses rôles, ouvrant suffisamment d'espace au spectateur pour aller vers lui et interpréter le personnage tout comme on imagine le personnage d'un livre ouvert, page après page...
Pas de spectacle imposé, mais tant de couleurs et de sensations suggérées.
Même mystère révélé avec le fils de l'homme invisible, François Berléand.
Les plus beaux yeux bleus en circulation (après Lhermitte qui tient la corde, mais bon, c'est pas pareil...)

Espace, liberté, proximité, trois maîtres-mots d'une soirée de rencontres entre comédiens et saltimbanques du 2.0.
Je crois que les comédiens se sont sentis bien, si bien qu'ils ont fait la fermeture. Seraient-ils restés aussi longtemps lors d'une soirée de présentation presse et pipoles ? Je l'ignore. Je me plais à imaginer que non.
Je me plais à croire que le plaisir que nous avons eu à passer un instant avec eux a été partagé.
< Encore bisous à toi, Martin Valente, jeune réalisateur généreux et doué qui a su laisser ces talents en libertés.
Et "jeune" blogueur qui a bien tout compris aux bonnes pratiques consistant à prendre le temps de s'exprimer, s'amuser, répondre, aller vers l'autre, écouter...
Je me demande d'ailleurs jusqu'à quel point le blog n'a pas eu sa petite part dans l'écriture du film ?

Quelques scoops : François Berléand envisage très sérieusement de lancer son blog de blagues..
Jean-Pierre Daroussin me fait l'immense bonheur de revenir tourner bientôt à Marseille avec Robert Guédiguian (mais plus à l'Estaque) !!!... VinVin est le frêre secret de Mry et pour info, Vinvin va beaucoup mieux ce soir à l'heure où j'écris... ;) voir sa question du jour ICI
La musique que compose Denis est poignante et belle (ceci n'est pas un scoop)...
< Osmany est un géant en gestation... voui voui, croyez-moi sur parole... de Cath...
Idem pour Céline la Funambule de laquelle je ne décroche plus depuis mercredi !!!
La Guerrière a quelques bombinettes en réserve...à suivre  >
Martin Valente est absolument et terriblement hmmmmmm.....
Et Jean-Pierre Daroussin aussi, merde quoi !!!...
Sara Martins est un ange tombée du ciel, tout simplement...   

Encore plus de photos ci-dessous....................

et Dieu créa Ava...

Rebondissant sur le jeu glamour et écran noir de Sophie...., j'ai le plaisir de me présenter devant vous.

My name is Ava and deep down, I am pretty superficial... I am going to continue in French et excusez-moi si il y a des errors...
D'abord, Ava est mon vrai prénom. Je suis née dans un bled de Caroline du Nord, la patrie des champs de tabac et pas grand chose d'autres à part des paysages poussiéreux et pauvres à perte de vue.
Bien sûr, j'ai un putain d'accent cul-terreux à couper au couteau, n'ayant jamais fréquenté les bons endroits, à part les petits fermiers du coin, ravis de l'aubaine de rouler des pelles à une belle fille comme moi. Heureusement, ma grand soeur Béa qui vit à New York me paie un billet de train de temps en temps.
Mon regard vert par en-dessous et ma chevelure indomptée envoutent les hommes et je le sais.
Car non seulement j'ai une tête bien faite -même si totalement inculte pour l'heure- mais je jouis d'une incroyable vitalité.
Pas de caprices ou de dépressions chez moi. Un humour à l'acide qui tombe des lèvres les plus belles que les caméras aient jamais captées.
Bref, du haut de mes 20 ans, j'emmerde les fâcheux et je suis libre !
Après avoir été repéré parmis les starlettes montantes (je ne me fais aucune illusion sur la question), j'épouse un joyeux imbécile : Mickey Rooney. Histoire de voir si ses réparties sont aussi drôles à la vie qu'à l'écran.
Très vite, il n'est que l'imbécile que je subodorais et je l'abandonne à son sort car je "sais" que le monde m'appartient. Même si je ne suis encore pas grand chose dans l'aquarium des requins.
Mais je crois en moi, et ça, mes cocos, c'est la clef du firmament et de la propulsion aquatique !
Je flirte durant des années avec un drôle d'oiseau, à moitié sourd, à l'émotion d'écorché vif, qui réalise des choses extravagantes, toutes bombes à retardement qui lui explosent à la figure avant qu'il ne rebondisse encore plus haut.
Je suis flattée par sa jalousie, sa paranoïa, son immense fortune et le fait qu'il croit me tenir, alors qu'il ne tient que l'ombre de moi-même. Pauvre Howard Hugues !
Princesse à Hollywood, je passe sur mes nombreuses liaisons, mariages d'un jour et autres. Howard est toujours dans l'ombre, ça m'amuse et me rassure.
Et puis un jour, ma route croise celle d'un nabot, mais à la voix roulant des diamants : Frankie.
L'homme de ma vie, c'est lui, Sinatra.
L'union de toutes nos perversions et de tous nos mystères, de notre lumière et de nos âmes noires.
Le couple le plus chaud, le plus controversé et le plus glamour d'Amérique.
Ava et Frankie, Frankie et Ava !
C'est un amour tourmenté mais qui dure. J'ai le vent en poupe et les hormones au plus haut. "J'ai lancé tellement de regards sexys à longueur de pellicules, qu'il y en a suffisamment pour faire fondre la banquise...". Oui, je suis le plus bel animal du monde et ça me fait bien rigoler... !
Je passe sur tous les films que j'enchaine, sauf sur mon apogée, l'histoire de ma vie, de la bouse à la gloire : la Comtesse au Pieds Nus. Je n'y ai jamais été aussi belle et autant moi-même, la petite Ava.
Le monde est à moi, j'ai l'âme voyageuse, Europe et notamment Espagne, dans le sang et la terre de laquelle je me fonds.
C'est curieusement dans les bras du torrero Luis Miguel Dominguin que je trouve la tendresse qui me manquait avec Frank, qui reste malgré tout mon ami et mon frêre d'armes à jamais.
Je ne veux plus de l'Amérique, qui a trop mal changé à mes yeux.
Je vis une vieillesse apaisée et sereine dans les brumes de Londres. A qui me demande si j'ai des regrets ou des nostalgies, je réponds invariablement : ma vie est merveilleuse, j'ai eu de si belles amours.

J'ai envie de vous faire cadeau de cette photo, sans apprêts ni tralala....
à vous de deviner tout ce que je vous y raconte... :)
I love you

Ava

p.s. de Cath (redescendons sur terre) : je passe le flambeau à Osmany, Marcus et Manou et dernière heure : VinVin !
> "tu imagines le blog de quelqu’un de connu réel ou imaginaire, vivant ou mort et tu fais un article de ce blog. Et tu fais passer à 3 blogueurs... ou 4"

> Manou : dans la peau de Madonna ICI
> Osmany dans la peau de Muhammad Ali ICI
> Marcus dans la fumée de la cloppe à Jean Pierre Bacri ICI

On attend VinVin ;)

 

sortie le 20 juin

Ca me plait trop, cet avant-goût savoureux du film Fragile(s)...
Je sais, pfffffff, je vous tanne avec mais quand on est séduite... pas vrai ? !

Découvrez ou redécouvrez l'interview de Denis et de Martin Valente, le réalisateur, ici.

Et la toute nouvelle bande-annonce, à peine sortie de la chauffe, "il y a 3 musiques à moi dedans (un indice : tous les morceaux non chantés !)" dit Denis.
Dans l'ordre, 5 étoiles au chien jaune et au bébé (drôlement zen, le bébé !), un nombre infini de tendres pensées à Jacques Gamblin (lui aussi, j'aime trop, re-pfffffff), et très soft-iti-light-tendre-belle musik de Denis.
 

Fragiles_bande_annonce
envoyé par denis_music

attention.... ? fragile(s)

Vive le 2.0 et les bonnes rencontres : Denis ! Son blog 'ART DESIGN BY' regorge de ressources infinies, réalisations graphiques, multi-média et musicales de grand talent, photos et histoires vraies à la limite du "fou", concours originaux pour gagner, en vrai, un chouette cadeau.
Le dernier en date : déclarez votre amour sans jamais dire "je t'aime" ou "amour" >>> courez-y voir !

Denis est créatif et passeur d'idées. Et fidèle en amitié. J'aime... ooouuupss, c'est pas bon pour le concours ça ! ;)

Nous avons immédiatement évoqué le film FRAGILE(S), dont il a réalisé le BLOG ou 'carnet de tournage' ICI.

Denis à Cath : "Tu l'a remarqué, cette aventure est un avant tout "personnelle", c'est effectivement le carnet de route du réalisateur.
Je te raconte donc la petite histoire... Mais, tout d'abord la genèse...
Martin Valente, le réalisateur, et moi-même, Denis Mériaux, sommes amis d'enfance (depuis le bac à sable !) Nos trajectoires toujours en parallèle depuis l'adolescence, lui d'abord avec l'écriture et moi ensuite avec la musique. Nos chemins se rejoignent sur le territoire de l'image quand lui a commencé à écrire des scénarios, filmer, alors que je finissais des études d'art plastique.
Son premier film sort en 2004 : Les Amateurs, avec Lorant Deutsch, François Berléand, Jalil Lespert...
Je compose alors avec ce film, ma première bande originale.
J'avais déjà oeuvré sur le premier film en faisant le site internet, cette fois-ci je voulais quelque chose de simple, qui puisse se mettre à jour régulièrement, rapidement, et surtout communiquer avec les internautes.
Je me suis donc naturellement tourné vers le blog...
Mes connaissances en webdesign m'ont permis de créer graphiquement le blog et ensuite de gérer
toute la partie technique. Petit détail important, c'est mon premier blog ! J'ai choisi la plateforme Typepad, je ne suis pas déçu. Ce qui m'a permis d'ailleurs, de rencontrer MRY blogueur émérite !!

Donc nous voilà partis en début de tournage, mois de Juillet 2006, dans l'idée de faire un carnet de route du réalisateur, lui sur le terrain et moi en base arrière, recevant toutes les infos au fur et à mesure ; sans aucun soucis de promo, sans même chercher à nous démarquer de ce qui se fait ailleurs, juste rester vrai, c'est en même temps une échappatoire pour le réalisateur, qui écrit régulièrement ses billets d'humeur, et qui m'a dit lui-même que cela l'avait aidé à passer les moments difficiles.
Je pense que toute l'équipe y est passée !

Voilà, il restera une trace écrite de l'aventure, c'est ce que nous voulions, nous en ferons peut-être un livre, qui sait ?"

Pitch : Tourné au Portugal et à Paris, six vies, six personnages, vont se croiser, se réunir, s'abandonner, se retrouver alors que rien ne les prédisposait même à se rencontrer.Pourtant, un lien existe entre eux, tous. Les petits riens, les solitudes, les hasards du destin vont se charger de le leur rappeler...

Avec à la réalisation, au scénario et aux dialogues : (ci-contre) Martin VALENTE > à découvrir ici.

Et une "main d'acteurs" qui comptent parmi les plus belles étoiles dans mon ciel cinématographique...
Jean-Pierre DAROUSSIN, Marie GILLAIN, Jacques GAMBLIN, François BERLEAND, Caroline CELLIER, Sara MARTINS !

Production : Pauline DUHAULT /ELIA FILMS et distribution : BAC Films

L'interview de Martin Valente ci-après >>

comme ils souffrent, les vivants que l'on oublie... Zodiac

Il est toujours là, savez-vous, ou bien est-il mort d'une crise cardiaque ?
A deux pas des lieux de ses crimes...
A deux pas des lieux de son ennui...
A deux pas de l'enquêteur et du cartooniste qui le traqueront jusqu'à en perdre la tête...
Si cela se trouve et s'il est encore de ce monde, il est sûrement allé voir le film "Zodiac" qui fait un tabac. Après avoir vu l'Inspecteur Harry, en 71, abattant Scorpio, le tueur en série, pâle copie du Zodiac.
Des caméras de surveillance ont sans doute été installées aux abords des cinémas de San Francisco. En vain.
Il a souri de satisfaction, à l'idée de les avoir tous bernés, et de douleur, à l'idée d'être définitivement Zodiac et rien d'autre.
Les morts ont un nom, eux.
Si Zodiac est encore vivant, il n'a jamais été personne. Ceux qui l'ont cotoyé l'ont bien vite oublié. Rick, Leigh ? Zodiac, le mort-vivant.
La raison d'être de cet individu fâlot et sans aucun intérêt, c'est d'être un tueur fantôme, vague silhouette boîteuse affublée d'un sac en papier, cachée derrière une pléthore de courriers et des pages de codes, parfaitement imbéciles par ailleurs.

Le crime le plus difficile à élucider est le crime sans mobile apparent.
Le crime sans raison ni logique, sans processus répétitif de mise en scène, sans jeux de piste semé d'indices, sans jeu du tout. Le crime, comme une chasse et sans plus, est le crime parfait.
Les grands criminels par procuration l'ont bien compris qui louent des tueurs à gages, des pros invisibles et muets qui ne parleront jamais.
30 vies ou plus coupées ? Un seul Zodiac ou plusieurs copycats ?

Ce film est prenant et subtil, l'atmosphère de l'époque parfaitement rendue (j'y étais !), les meurtres sont plus évoquées que filmés force détails sanglants, et la terreur ainsi que l'absurdité de ces actes n'en sont que plus apparentes.
Les pataugeries des diverses polices locales infoutues de travailler ensemble mais détenant chacune une partie du puzzle, la tenacité du héros et du flic, personnages attachants et attachés à éclaircir cette incroyable affaire...
Pour donner un sens à leur vie ? pour tenter de ne pas perdre pieds eux-mêmes ?

Tout sonne juste et est remarquablement interprété par une brochette d'acteurs de premier calibre : Jake Gyllenhaal (le brun cowboy de Brokeback Mountain), Mark Ruffalo (Eternal Sunshine of the Spotless Mind), Anthony Edwards (l'inoubliable Docteur Green d'ER), Robert Downey Jr. (Good Night and Good Luck), John Carroll Lynch (Le Fugitif)...
Pour une fois, à Cannes, ils n'auront pas dû subir un film à faire avorter d'ennui une troupe de guenons.... ;)

  Le site officiel du Film Zodiac ICI

 

lynched!

Extérieur nuit.
Il pleut par intermittence. Les rues de la grande ville sont illuminées de milliards de prisme, néons, vitrines, cafés, phares de voitures, mais curieusement vides d'humains déambulant sur les trottoirs un vendredi soir.
La voiture tourne et remonte une avenue, ralentit plusieurs fois et freine à la hauteur d'un feu rouge.
En face, une foule subite et immense, couronnée de centaines de parapluie, devant de grands panneaux d'acier.
Au-dessus, comme suspendu dans le néant, un néon mauve avec ces lettres tremblées : d-a-v-i-d-l-y-n-c-h.
La fille sort de la voiture qui redémarre. Elle court à travers l'avenue, se fond dans la foule, se glisse avec une aisance naturelle de l'art de la resquille jusqu'à l'ouverture dans les panneaux d'acier : une mince meurtrière qui fait mois d'un mètre de large.
Elle est éjectée à l'intérieur des barrières, comme un accouchement à rebours.
Des cris s'élèvent derrière les panneaux d'acier, d'exaspération, de souffrance, d'écrasement, de révolte. 
Elle appelle l'homme sur son portable :"Où es-tu Sailor ?". "Je n'arrive pas à me garer, nous sommes des centaines à tourner dans le quartier. Ecoute, Lulla, ne m'attends pas chérie,  je t'appelle si je trouve une solution. Va, éclate-toi, je te rappelle, je t'aime Lulla". 

(interview David Lynch : ci-dessous)

ce soir, je rencontre un naturaliste...

Contre toute attente, David Lynch -qui réalise ses films à partir d'abstractions, de "fragments d'idées", nous donnant des oeuvres telles des rêves ou des livres dont l'interprétation diffère selon chaque rêveur ou lecteur- est singulièrement ancré dans la réalité et dans la nature humaine et environnementale, dans ce qu'elles ont de plus profond.

Je ne devrai pas dire cela, à quelques heures de rencontrer David Lynch et de tenter de tenir une conversation cohérente avec lui (c'est moi qui vais avoir des soucis de logique car Sir David est un orfèvre de l'expression orale), mais les deux seuls films que j'ai véritablement pigés, du début jusqu'à la fin sont :
Elephant Man et puis, bien sûr, ce "petit" film passé casiment inaperçu lors de sa sortie en France : Une Histoire Vraie (titre original : "The Straight Story").
... reprogrammé sur Arte le 15 février dernier.

Ces films sont sans doute contés de façon plus "académique", mais l'image et les personnages font définivement partie de l'univers si singulier de ce grand cinéaste.
Laissez-moi vous parler de "Une Histoire Vraie", film profondément émouvant et baigné du regard attendri de David Lynch... également piqué d'humour, trait omniprésent de son oeuvre.

Ryūichi Sakamoto, kare ha aï shiteru :)

Semaine décidément nippone pour moi, après le total superbe Lettres d'Iwo Jima.
Puis, la musique des rêves du capricornien Haruki Murakami dans "Danse, danse, danse", suite de la "Course au Mouton Sauvage" et...

l'écoute en boucle de Ryūichi Sakamoto, fécond compositeur japonais, interprète et acteur... également capricorne...

<<< Cliquez sur la bannière-couverture de Mototronic (compilation datant de 2003), cette mélodie traditionnelle réorchestrée (extraite de la BO du film Furyo) devrait vous enchanter...

Ryūichi Sakamoto est l'un des artistes japonais les plus connus au monde, mais vous, le connaissez-vous ?

Tommy (1914–1984)

Elton John (rehaussé) au clavier, Roger Daltrey (écarquillé) au PinBall, John Lennon (juste cool raoul) au volant....

lettres des hommes...

Une déclaration de paix à la guerre, toutes les guerres.
Voici une histoire sans héros, celle des hommes, des frêres terriens qui résistent, se battent, souffrent, aiment, pleurent, écrivent à leur femme, disent adieu à la vie, et meurent dans la boue. Comme toujours.

La bataille d'Iwo Jima par le plus grand cinéaste classique de notre temps, Clint Eastwood : Lettres d'Iwo Jima, côté japonais, déjà évoquées ici, second volet de la Saga qui avait commencé avec "Mémoires de nos Pères".

Les Américains avaient prévu de conquérir cet îlot volcanique en 5 jours, il leur en fallu 45 pour venir à bout de 22 000 japonais déterminés à défendre la nation et l'Empereur jusqu'au dernier souffle. Seul un millier de survivants seront faits prisonniers...

Cette bataille est restée dans l'histoire car l'une de ses conséquences sera la prise de décision de la solution finale -bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki- pour en finir avec une nation à la détermination millénaire.

ps : prévoir mouchoirs en quantité sinon sniffsniff pendant deux heures dans l'écharpe du copain...

Grisbi or not grisbi !

 Ah ! les cons.... 

Mes cousins Volfoni me font part de la proposition malhonnête de leur poteau Jeanphi. L'oiseau a mis à sécher sur ses lignes la peau de ses textes préférés, d'Alexandre Dumas à Michel Audiard. La grande classe quoi !

Actuellement, ce sont les Tontons Flingueurs qui s'y font feuilletonner.

Audiard, Lautner et Simonin, tout le mitan nous les envie.
Ben, faudra bien que le mitan se mette à causer Frenchie s'il veut apprécier ça ! .

Pouvais-je possiblement lâcher une perle sur les Tontons, sans faire un peu de barouf autour des...

dream team selon Martin Scorsese

Attention chef d'oeuvre ?
Les Infiltrés ("The Departed") sort ce jour sur les écrans. Martin Scorsese nous livre ici l'adaptation -et non le remake- du film coréen Infernal Affairs d'Andrew Lau, et transpose l'action, originellement située à Hong Kong, au sein de la mafia irlandaise de Boston.
Le scénariste William Monahan met l'accent sur la duplicité des personnages, les drames qui adviennent quand un homme se détourne de la voie que la vie lui a tracé, le tout dans l'environnement de la pègre irlandaise, de la police et de la corruption. Boston constitue un tout autre environnement que New York. Cette histoire parle finalement de l'Amérique et de la corruption de certains systèmes à l'échelle d'une nation, commente Leornardo DiCaprio.

le film que vous ne verrez jamais en salle ?

Avant toute chose...
cliquer ici pour écouter l'univers musical inventé par Cyril Morin.... d'un thriller romantique en forme de jeu de pistes pour internautes et cinéphiles... un très jeune réalisateur américain inspiré et surdoué, Ra'up McGee... amoureux des films noirs français de Melville, Becker et Godard première manière... Laurent Lucas / Irène Jacob / Samuel Dupuy / Michel Aumont / Jean-Claude Dreyfus / Dinara Drukarova / Benjamin Rolland...
le premier long métrage uniquement en ligne...

... Automne, la présentation de l'oeuvre

et voici LE FILM à visionner on line déniché par Carole

De Tijuana à Tokyo, via le Maroc

Babel sort le 15 novembre sur les écrans. Ce film de Alejandro Gonzalez Iñaritu, réalisateur mexicain à qui l'on doit déjà Amours Chiennes et 21 Grammes, a obtenu le prix de la Mise en Scène au dernier Festival de Cannes
Tourné pendant un an sur trois continents, Babel a été une véritable aventure humaine pour les comédiens, professionnels ou amateurs, et les diverses équipes.
Le "pitch" de cette épopée est l'incapacité des hommes à communiquer, à "s'entendre", barrière du langage et barrière culturelle qui se dressent encore et toujours, inexorablement. Et ce en dépit des innombrables outils de communication dont nous disposons. Mais que sont ces outils s'ils ne sont pas porteurs de sens ? De superbes boites, vides, ineptes...
Le film explore également le sujet de la perte et du désespoir ainsi que la fascinante réalité de la vie des gens et des lieux que traverse l'histoire.
J'ai la chance de pouvoir parler plusieurs langues. Lors de cet apprentissage, j'ai tenté de pénétrer la culture, l'histoire, voire l'esprit de ces "autres", sous l'impulsion de profs assez formidables, d'une certaine curiosité naturelle et de quelques billets d'avion super pas chers...
Parlant d'enseignement au fait, comment se fait-il qu'en 2006, l'apprentissage des langues étrangères ne démarre toujours pas, et de façon généralisée, dès la petite enfance ?

Face à de tels malentendus résultant en un si vaste gâchis, la solution n'émergerait-elle pas tout naturellement du métissage global, à terme ? Des Terriens, sinon rien ! Sans doute...

Plus que jamais d'actualité, Babel.
J'irai... et puis, je suis fan de la fabuleuse Cate Blanchett.

Les photographes, Mary Ellen Mark, Patrick Bard, Graciela Iturbide, Miguel Rio Branco, et écrivains, Eliseo Alberto et Rodrigo Garcia, ont suivi le shooting pour en rapporter leur visions et leur émotions, rassemblées dans un superbe bouquin, Babel, édité par Maria Heladia Hagerman, chez Taschen.

on achève mal les héros....

Pour en revenir à "Mémoires de nos Pères" : des moments forts, un recadrage de l'histoire, mais trop de longueurs et le retour aux US pour ces 3 gars vraiment pathétique. Le destin d'Ira Hayes, le coeur pur, le maillon faible, l'indien, m'a ému... c'est peu dire. Voici "The Ballad of Ira Hayes", composée en 64 par Monsieur Johnny Cash...


Ira Hayes
Ira Hayes
Call him drunken Ira Hayes
He won't answer anymore
Not the whiskey drinkin' Indian
Nor the Marine that went to war

Gather round me people there's a story I would tell
About a brave young Indian you should remember well
From the land of the Pima Indian
A proud and noble band
Who farmed the Phoenix valley in Arizona land

Down the ditches for a thousand years
The water grew Ira's peoples' crops
'Till the white man stole the water rights
And the sparklin' water stopped

Red Sun, Black Sand

Aujourd'hui, sort "Mémoires de nos pères", réalisé par Clint Eastwood sur la bataille d'Iwo Jima. Beaucoup a déjà été dit et écrit en avant-première. A vous de forger votre propre opinion. Pour l'histoire, l'Ile d'Iwo Jima constituait un enjeu stratégique majeur, ultime accès ou rempart avant le Japon.
En parallèle, Clint Eastwood a recréé la bataille d'Iwo Jima version japonaise : "Lettres d'Iwo Jima", qui sortira en France le 21 février 2007.
Démarche unique et louable que celle d'un grand cinéaste nous livrant les deux visions d'une même bataille, celle des vainqueurs et celle, évidemment oubliée, des vaincus... Intéressant de noter qu'il faut que ce soit un étranger qui se penche sur ce moment de l'histoire du Japon. Précisons que si "Mémoires de nos pères" s'appuie sur une relation rigoureuse de l'affrontement, "Lettres d'Iwo Jima" est beaucoup plus une oeuvre de fiction, basée sur les lettres envoyées à Tokyo par le Général Tadamichi Kuribayashi (interprété par Ken Watanabe) qui a combattu les troupes américaines pendant 40 jours.
La stratégie de ce général de 53 ans était de permettre aux troupes américaines de débarquer sur Iwo Jima et s'enfoncer sur le terrain afin que les japonais puissent les "tirer" depuis des grottes creusées face au rivage. Kuribayashi a très vite compris qu'il ne pouvait compter que sur ses forces terrestres, la marine japonaise étant totalement dévastée à ce stade du conflit. Avec pour mot d'ordre de "résister jusqu'au bout et que chaque homme tue au moins 10 soldats ennemis".
La bataille est rude et Kubayashi réalisant que la défaite est proche, se prépare à une mort inévitable en écrivant à son épouse Yoshie : "Tu as été une épouse et une mère admirable. Ta vie sera désormais difficile et précaire. Prends soin de toi. L'avenir de nos enfants ne sera pas facile, s'il-te-plait prend bien soin d'eux après ma mort". Son corps ne fut jamais retrouvé...
L'île fut prise le 15 mars, mais les Marines durent encore affronter des poches de résistance japonaises. Les bombardiers avaient maintenant un poste avancé d'où décoller vers le Japon.

Outre le choc des armes, cette bataille a été exemplaire d'un choc de culture : les officiers japonais, imprégnés par la ferveur quasi-religieuse du Code Bushido -le vrai courage consiste à vivre quand il est juste de vivre et de mourir quand il est juste de mourir- voyaient la reddition comme un déshonneur dont l'issue ne pouvait être que la mort.
Ce n’était pas la même chose côté américain, comme l'explique Clint Eastwood : "Ils savaient qu’ils allaient souffrir mais nous ne pouvez pas dire d’un Américain qu’il est prêt à mourir. Il travaillera dur pour que le travail soit fait, il travaillera également dur pour rester vivant et pour protéger ses compagnons d’armes.... Les Américains ont combattu pour leur pays mais ils sont morts pour leurs amis, pour l’homme devant eux et l’homme à côté d’eux".