"Les gouvernements, au plan national et au plan régional, ont régulièrement failli dans leur devoir de placer leurs populations avant le profit". The Lancet
Rassurez-vous, je ne vais pas céder à cette mode consistant à se répandre sur ses bobos. D'ailleurs à part quelques articulations malmenées au fil des ans par un trop plein de jardinage-bricolage-cheval, je me porte aussi bien qu'un individu qui avale ses 10 à 20 km de marche à pied tous les jours, par tous les temps, auto proscrite et métro évité quand je peux.
Nous en parlions avec Béa pas plus tard que dimanche dernier. Le cancer.
Bon sang, je suis cernée par les cancéreux.
Mes deux belles-mères (sein et cerveau), des amies chères (sein, utérus, poumon), mon beau-père (poumon), un ex-collègue de bureau (intestin), un ami de mon jules (peau), deux très bonnes copines (thyroïde), et je suis sûre que j'en oublie dans cette énumération tragique de la douleur devenue routinière.
Un peu de soleil dans l'eau glacée, je viens de terminer le récit d'un américain de 30 ans, Eric Drew, atteint d'une forme aigüe de cancer de la moelle osseuse (pronostic initial : 5 jours à vivre !) et sauvé, au bout de quatre années de calvaire, grâce à la greffe de moelle issue du cordon ombilical d'un bébé. Une petite fille.
Le truc en moins, il mettra des années à remarcher, terrassé par les traitements de cheval qu'on lui a administré.
Le truc en plus, il a créé une fondation pour informer et accompagner les malades devant le manque d'information par le corps médical ou le manque de soins de qualité. Oui, même aux Etats-Unis, l'information et l'attention portées aux cancéreux laissent gravement à désirer.
Le truc rigolo : suite à sa greffe, son sang est désormais de sexe féminin. Il se voit déjà dans la série des Experts, en train de les faire tourner en bourrique si jamais il devait laisser des traces sur le lieu d'un crime...
Donc, nous en parlions avec Béa. Le cancer ça intéresse tous ceux qui connaissent de près. Sinon, clairement, ça n'intéresse pas les gens. C'est même un sujet à fuir.
Et pourtant, des choses sur cette étrange pathologie des temps modernes, on pourrait en dire.
Mon titre de billet est peut-être un peu exagéré... mais revenons, par exemple, sur l'Appel de Paris du Docteur Dominique Belpomme, cancérologue : "la guerre contre le cancer, telle qu'elle a été menée depuis une cinquantaine d'années, n'a abouti qu'à un échec retentissant. Si les soins se sont améliorés, les taux de mortalité sont globalement inchangés. Car la pollution de l'environnement par des dizaines de composants chimiques industriels -dont seule une infime fraction fait l'objet de surveillance sanitaire, et dont les interactions sont largement inconnues-, par les ondes électromagnétiques et par les rejets nucléaires n'a cessé de croître."
Ca craint et ça grince dans les lobbies et les usines à fric. Quoi, la pollution chimique et industrielle induirait des pathologies, dont le cancer ? Evidemment, le Docteur Belpomme est attaqué de toutes parts et sa crédibilité en qualité même de médecin mise en cause, alors qu'il suggère, au moment de consommer fruits et légumes, de faire très attention à bien les laver afin de les débarrasser le plus possible des pesticides !
Je suis sûre, mais alors sûre de chez sûre, que vous ignoriez que la très vénérable OMS qui est censée se pencher sur l'état sanitaire de notre humanité, est liée, rien de moins à... l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, et ce depuis 1959, aux motifs que l'AIEA a pour objet "la contribution de l'énergie atomique à la paix, la santé et la prospérité à travers le monde". Alors qu'il s'agit d'un beau lobby militaire qui n'a rien à voir avec les choix de politique sanitaire ou de recherche.
Or, l'OMS ne peut entreprendre le moindre programme ou activité dans le domaine nucléaire sans consulter l'AIEA.
Elle est pas belle la vie ?
Donc, à la trappe les irradiés de Tchernobyl, le million d'enfants cancéreux (déniés de leur statut de malades, ils sont de fait déniés de soins !), les milliers de malades de la thyroïde chez nous. Officiellement, on recence 56 morts et 4 000 cancers de la thyroïde suite à la catastrophe de 1986... (source Le Monde Diplomatique, mars 2008).
Voilà pour les pollutions industrielles et chimiques (pesticides et molécules diverses entrant dans la composition de nos produits du quotidien, du lait démaquillant aux conservateurs alimentaires) et radioactives.
Voilà pour la corruption d'une certaine science instituée qui pratique le déni, la tromperie et le mensonge afin d'optimiser son business.
Voilà pour les lobbies du tabac, de l'agrochimie et de la pétrochimie et le plus redoutable d'entre eux, le lobby nucléaire.
Et quant à ce dernier, nous ne sommes pas prêts d'en voir la fin. Les errements de notre croissance et de notre imbécilité nous ont mené au bord du gouffre avec le réchauffement climatique.
Désormais, le nucléaire, revenu en grâce un peu partout et présenté comme l'énergie propre par excellence, serait notre dernier recours dans le lutte contre le CO2.
En conclusion, il convient de rappeler qu'entre 1950 et 1995, aux Etats-Unis, le nombre annuel de cancers, tous types confondus, a augmenté de 55% (source Institut National du Cancer US). On observe une tendance similaire en Europe, comme dans tous les pays industrialisés.
Les cancers non liés au tabagisme contribuent pour environ 75% à cette augmentation et ne sauraient être expliqués par une meilleure détection ou par le vieillissement de la population (tiens, où ai-je déjà entendu ces arguments bateau ?).
Cette croissance suit l'évolution du PNB et de l'industrialisation mais sa cause la plus évidente (pollution de l'environnement, chimique et radioactive) est ignorée.
De manière très perverse, les spécialistes et leurs communicants préfèrent reprocher aux victimes de l'épidémie de cancer leurs mauvaises habitudes de vie !...
Tiens, rien que pour ça, je vais aller me griller un cigare et reprendre un bon calva à la santé des "experts" !
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Mise en examen du Professeur Pierre Pellerin pour tromperie aggravée dans le dossier Tchernobyl, suite à l'action des malades
Lire en anglais : The Cancer-Gate, par Samuel Epstein, 2005
No Immediate Danger : Prognosis for a Radioactive Earth, Prof. Rosalie Bertell, 1985
en français : Le crime de Tchernobyl, le goulag nucléaire, par Wladimir Tchertkoff, Actes Sud 2006
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