Encore 50 ans (au moins) à avaler !
Dans la mesure où quand j'étais "petite", je ne pouvais imaginer arriver au demi-siècle, ou bien alors sous les traits de la sorcière de Blanche Neige (dans ces années-là, les femmes de 50 ans, en raison
de la pression culturelle et de leur propre renoncement de fait étaient
plus souvent des mémés que des pin-ups), et que, grand ciel "je l'ai fait", tout semble à présent possible.
J'aime me dérouler le film, à la façon d'un Forrest Gump, d'abord en noir et blanc, puis en couleurs surexposées.
1958 : le beep-beep de Spoutnik résonne encore dans les étoiles depuis son lancement quelques mois plus tôt, ma génération a reçu un pendentif en forme de Spoutnik en lieu et place des sempiternelles médailles de baptème...
1960 : Gaston Dominici est gracié par De Gaulle, je m'en souviens car à la maison on ne parlait que de ça : ça s'est passé tout près de ces endroits où mes grands-parents aimaient sortir en voiture les week-ends, dans le sud...
1962 : de grands tags de l'O.A.S. fleurissent partout, à la peinture blanche, sur les murs de Marseille et une blonde, touchante, trop déchirée pour être l'enfant qu'elle semble être encore, meurt quelque part à Hollywood...
1966 : Mickey est en larmes et moi-aussi, inconsolable devant l'écran de télé, c'est le fin d'un monde. Walt Disney vient de partir.
1967 : Oscar au cinéma avec De Funès et Claude Gensac. Un vrai navet, mais à 9 ans, j'ai bien rigolé.
1968 : pas d'école pendant des semaines !!! Youpi !!! Les bonnes soeurs du Sacré Coeur redoutent que des étudiants en rut ne viennent sauter les portails du pensionnat . Enfin, "redoutent", c'est peut-être vite dit. On n'en saura jamais rien puisque j'étais consignée à la maison....
Je pourrais aussi parler d'un été 69 où réunies devant la télé noir et blanc, bien au-delà du coeur de la nuit, toute la colo a assisté, bouche bée, aux premiers pas d'un bonhomme michelin sur la Lune....
Entretemps, plein de chansons, Polnareff (dans la maison vide), Richard Antony (ils ont tant marché...), Adamo (accroche une larme aux nuages !), et Oh Happy Days par les.... pffff Edwin Hawkin Singers... (45 tours, couverture fond bleu clair avec une troupe de blacks bien propres posés en pyramide... SI QUELQU'UN ME LE TROUVE....)
Chacun d'entre nous portons en nous des dates de moments forts et singuliers, d'évènements historiques ou personnels que nous avons réécrit à l'aune de notre mémoire et de notre émotion. Pourquoi suis-je toujours émue en songeant au Spoutnik et que rien de tel ne se produit dans ma tête en évoquant un jour de septembre 2001, hein ?
Les commentaires récents