Je m'en vais vous en conter une et vous allez me dire ce que vous en pensez : long métrage, téléfilm ou classement vertical ?
Pour ceux qui savent (private joke !), encore un coup attribué à la pelleteuse moldave....
"Tout a commencé par un mariage.
Ce jour-là, Jeanne-Marie Terzieff-Morandoski, jeune fille des beaux quartiers épouse Jim Manioc, animateur vedette, de vingt ans son aîné. Elle l'a rencontré quelques mois plus tôt et est enceinte.
En face du couple, celui qui les unit, le maire ambitieux de Roquefort-Les-Pins, François Sipovitch, où Jim Manioc possède une maison d'été, est subjugué par la jeune femme...
«Mais pourquoi je marie cette fille à un autre ? Je l'aime, elle est pour moi», songe alors François Sipovitch.
Il rappelle la jeune épousée. Elle est inquiète, le prend «un peu pour un malade».
Les Manioc et les Sipovitch deviennent amis, se retrouvent à dîner chez des connaissances.
Leurs enfants, deux filles pour elle, deux garçons pour lui, ont le même âge.
Officiellement, l'histoire de François et de Jeanne-Marie démarre il y a dix-sept ans, lorsque Jeanne-Marie quitte finalement et bruyamment son célèbre Manioc pour un autre, avec ses deux gamines sous le bras. La cadette a 6 mois.
Jeanne-Marie et François s'installent immédiatement ensemble. «On a vécu deux années d'enfer, se souvient Jeanne-Marie, on en a pris plein la figure. Nous étions le sujet de conversation numéro 1 des dîners en ville.»
Les bourgeoises en vacances à Roquefort-Les-Pins trompent leur ennui en déblatérant sur «la pute du maire».
Un matin, François Sipovitch arrive dans son bureau avec un oeil au beurre noir.
La rumeur attribue le cocard à un coup de sang de l'époux abandonné.
«Faux, jure Jeanne-Marie, il avait simplement fait une chute de cheval. Jim aurait été incapable de faire une chose pareille, il a trop de respect pour les fonctions de François.»
Epoux multiple et père prolifique, l'animateur s'efface devant le politique et accorde le divorce à sa belle en quatre mois.
La première Madame Sipovitch, quant à elle, une Corse qui ne se mêle pas de politique, est moins conciliante.
Lorsque François, remarqué par les hautes sphères, décroche un maroquin sous Balladurian en 1993, il n'a toujours pas pu épouser Jeanne-Marie.
«Elle en a beaucoup souffert, commente un de leurs amis. Les huissiers demandaient exprès : "Qui est la dame à côté du ministre ?"»
«J'ai senti les regards hostiles, dit-elle, mais on a tenu malgré tout parce qu'on savait que ce qu'on vivait était vrai.»
Leur vie est une immense bagarre, leurs ennemis sont partout : jaloux, médiocres, chiraquiens.
Plus il devient populaire, plus elle devient visible. Jeanne-Marie attire l'attention des médias et se prête au jeu des interviews. Elle irrite par son omniprésence et son commandement rugueux. Elle horripile et est épinglée par le Canard Boiteux pour ses exigences et ses dépenses démesurées.
«Mensonges», s'offusque-t-elle, feignant l'étonnement d'être prise pour cible à son tour.
«J'essaie de me protéger mais ça me démolit, assure-t-elle. Je n'ai pas de carapace pour ça.» Pas sûr.
Ce n'est évidemment pas par hasard que Jeanne-Marie Sipovitch s'est retrouvée au coeur du pouvoir. Cette femme-là a le flair pour dénicher des hommes avec lesquels elle ira loin.
Elle préfère dire qu'elle est «attirée par des gens atypiques, pas classiques, charismatiques».
Flash-back :
Après treize ans passés chez les soeurs du Sacré Coeur, une institution religieuse huppée, et un séjour à Dauphine, la jeune Jeanne-Marie ne sait pas bien quoi faire de sa vie.
A ses heures perdues, elle utilise son mètre 78 pour servir de mannequin cabine chez YSL.
Elle reconnaît avoir été «fascinée» par son premier mari, «cet homme plus âgé qui s'intéressait à une minette comme moi, ce puit de sciences qui m'a appris plein de choses».
Avec François, c'est le «coup de foudre» : «Il est si brillant.» Flash-back sur le mythe familial. Jeanne-Marie Sipovitch, fière de n'avoir «que du sang bien fougueux dans les veines», n'a rien d'une parvenue.
Né en Moldavie, son père, Igor Terzieff, est issu d'une famille de propriétaires terriens près d'Odessa, Russes blancs «massacrés par les rouges». Il quitte son pays vers 12-13 ans pour deux décennies de trou noir.
Aventurier, il court de continent en continent, brise des coeurs et fait des affaires, sans avoir de métier.
Un profil qui rappelle celui du père Sipovitch, un juif hongrois coureur de jupons.
Muni d'un passeport d'apatride, Igor Terzieff fait un bout de route avec Joseph Kessel, puis s'arrête net sur la Côte basque. Il vient d'y croiser une beauté locale. Il a 39 ans, elle en a 18, elle a les traits d'Ava Gardner et se fait appeler Diane. Quasi orpheline, elle se laisse épouser quinze jours plus tard.
«Ce sont deux paumés qui se sont rencontrés et follement aimés», raconte la seule fille des quatre enfants du couple.
Les Terzieff s'installent à Paris, le père devient fourreur.
«Nous avons eu une enfance très calme et gâtée, élevés dans la religion catholique. Et nous n'avons jamais déménagé», poursuit Jeanne-Marie.
A la maison, la petite Jeanne-Marie assiste à des dîners éclectiques où l'on parle toutes les langues, où se côtoient des curés et des peintres.
Un de ses frères est devenu citoyen américain, un autre a pris la nationalité péruvienne.
Jeanne-Marie, elle, cavale après une «vie différente».
Elle se décrit comme une mère poule qui téléphone trois fois par jour à sa fille aînée, étudiante en Angleterre. Elle a donné au fils qu'elle a eu avec François le prénom des rois d'Angleterre, Arthur.
Elle jure ne pas vouloir sacrifier ses enfants à la politique et admet en même temps donner à son dernier une vie «bizarre», ballotté de ministère en ministère, voyant son père le plus souvent entouré de gardes du corps, obligé de partir à 7 h 30 du matin pour traverser tout Paris et arriver à temps à l'école.
Quand sa seconde fille se plaint des contraintes que lui impose la vie publique du couple, elle lui répond : «Quand on a la chance d'avoir un beau-père comme le tien, on ne crache pas dans la soupe.»
A ses deux aînées, elle inculque «le goût du travail et de l'effort» : «Elles seront des carriéristes, elles ne dépendront pas d'un homme.»
Pas comme elle qui s'échine sans rémunération pour son François.
Depuis quelque temps, elle pense à rouler pour elle."..... à suivre....
Alors, un bon début ou démarrage d'une panouille ???
Merci et compliments à Vanessa Schneider pour son inspiration et sa plume inégalée !
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