"La corrida est autorisée en France, mais les images montrées sont trop violentes. De fait, nous recommandons que ce spot ne soit pas diffusé."
Le Bureau de Vérification de la Publicité n'est plus à un paradoxe près : la SPA projetant de diffuser un spot publicitaire sur la réalité de la corrida, le "BVP gardien du temple et juge de ce qu'on peut voir ou pas", met son hola. Pas son olé, pas encore....
Et persiste, bien que la SPA lui ai présenté ensuite des versions de plus en plus softs de l'agonie (paradoxe = agonie "soft", ah ah elle est bien bonne !!!) > voir ICI sur le Blog d'Olivier Montbazet.
Autre paradoxe, ce coup-ci très amusant : avec tout ce barouf autour de cette affaire, le BVP assure la meilleure pub qui soit pour le sujet du film : l'insoutenable ignominie de la corrida.
En attendant, messieurs et mesdames du BVP, le spot est diffusé ICI ET MAINTENANT et je vous dis merde. Et j'invite ceux et celles qui veulent dire merde à toujours plus de désespoir et de souffrance, en 2007, de prendre le relais !
Renaud a prêté sa voix en off à ce spot. Voir sa réaction ici.
La corrida c'est une horreur et une honte. Spectacle auquel on emmène les enfants, sans la moindre vergogne.... Bof, les gosses ne sont pas à un flot de sang près de nos jours, pas vrai ?
Qu'on ne me bassine pas avec les traditions, l'esprit de la fête, Hemingway, Ava Gardner et tout le toutim.
Payer pour aller voir une créature agoniser dépasse mon entendement.
Et cela en dit long sur l'âme de certains, désolée de décevoir les afficionados...
Il faut donc que ça chie et que ça saigne pour vous séduire ! Et si le torero se prend un bon coup de corne (car vous l'attendez ce moment, avouez !), ce sera un climax en dépit de vos larmes de crocodiles...
Alors, pourquoi pas un revival des jeux du cirque, avec des misérables, importés de tous ces pays qui crèvent, livrés aux chiens sauvages, aux lions ou à un 4X4 fou lancé à toutes allures ?
Les mêmes dont on laisse, dans notre beau pays, les filles se faire exciser sous couvert de tradition et de la culture....
Je connais même une nana qui prétend adorer les chevaux et qui m'a sorti un jour, oh tu sais pour la corrida à cheval, on n'utilise que de pauvres canassons sans importance... Les chevaux, les hommes, les petites filles, les toros, les femmes.... sans importance ni qualité....
Quoi, me dites-vous ? Je mélange tout ? Oh non.... nous sommes bel et bien encore et toujours dans un monde où il faut que ça saigne pour le bénéfice de quelques uns...
Quelques mots sur la corrida en suite de note, afin d'aiguiser votre jugement, faute d'aiguiser une banderille ...
Les tauromachies ibériques (espagnoles et portugaises)
La corrida pédestre et ses corollaires :
Une corrida de toros (dite aussi corrida formelle) c’est le supplice de 6 taureaux torturés, jusqu’à ce que mort s’ensuive, par trois équipes de toreros. Chaque équipe (appelée cuadrilla) affronte deux taureaux. Composition de l’équipe : Une cuadrilla se compose de 6 hommes.
Chaque taureau affronte donc 6 hommes à la fois :
- Le "matador de toros" (tueur de taureaux) appelé aussi "espada" ou "diestro" ou "maestro". C’est le chef d’équipe et la seule vedette du groupe. Ses coéquipiers sont d’obscurs subalternes dont les spectateurs ignorent les noms.
- Deux "picadors" appelés aussi "piquero", juchés sur de gros chevaux et armés d’une longue pique.
- Trois "peones" qui manient alternativement la cape et les banderilles. Six hommes armés, longuement entraînés et agissant de concert contre une bête seule, novice et ignorante de tout, c’est ce que certains appellent un combat loyal, à armes égales.
- Premier acte : le "tercio" de pique
Quand la bête sort du toril, si elle n’a pas été préalablement affaiblie par des manoeuvres frauduleuses (cornes coupées, drogues, maladies,etc...) les hommes n’osent guère se frotter à elle. Ils se contentent d’agiter leurs capes pour provoquer le taureau de loin et se réfugient, dès qu’il charge, derrière la barrière en bois protectrice qui entoure l’arène. Pour rendre l’animal toréable, il faut commencer par l’affaiblir. C’est le rôle des 2 picadors qui entrent alors en piste. Leurs montures sont de lourds chevaux de trait cuirassés par un caparaçon à l’épreuve des cornes mais qui ne le protège que très partiellement. En cas de chute, il lui sera quasiment impossible de se relever, devenant par conséquent une "proie facile" pour le taureau. Ils provoquent l’attaque du taureau et, pendant que celui-ci s’efforce de soulever et de renverser le pesant groupe équestre, le picador, avec sa longue pique, inflige au taureau une large et profonde blessure dans la région du garrot (entre les épaules). Si la bête est invalide (ce qui devient fréquent de nos jours), après le premier coup de pique, les picadors reçoivent l’ordre de se retirer. Si, au contraire, le "fauve" est jugé redoutable, il peut recevoir jusqu’à 7 coups de pique et même davantage. La base de son cou est alors en charpie. C’est à coups de tête qu’un taureau se bat. Le blesser à la base du cou, c’est le désarmer. Après ce "châtiment" (c’est le terme officiel) l’animal épuisé par la lutte, les blessures et le sang perdu risque de "s’éteindre" c’est-à-dire de ne plus se battre, ce qui mettrait fin au spectacle, à la grande déception du public qui en veut pour son argent. C’est pourquoi les picadors cèdent alors la place aux peones armés de banderilles.
- Deuxième acte : le "tercio" de banderilles
Les banderilles sont des harpons à manche de bois. L’homme, tenant un harpon à chaque main, provoque, du geste et de la voix, la charge du taureau puis, esquivant la bête, il cloue les 2 banderilles sur le garrot déjà blessé par les piques. L’opération se répète. Chaque taureau recoit ainsi 3 paires de banderilles. Pourquoi des harpons ? Pour que l’arme, une fois enfoncée dans la chair, ne puisse pas s’en détacher. A chaque mouvement de l’animal, les banderilles se balancent, remuant chaque fer dans chaque plaie. D’où une vive douleur, sans cesse renouvelée. Mesure-t-on bien le degré de sadisme qu’il faut pour inventer, fabriquer et employer de tels instruments de torture ? Rendu furieux par cette souffrance continuelle, le taureau, bien qu’affaibli par ses blessures, se jette sur le leurre tendu par ses tortionnaires, multiplie les charges, brûlant au combat toutes ses réserves d’énergie. Quand on ne le juge pas assez combatif, on lui applique des banderilles noires, plus longues et donc plus douloureuses. Autrefois, aux taureaux "mansos" (trop pacifiques) on n’hésitait pas à infliger des banderilles enflammées dont les brûlures étaient destinées à rendre l’animal fou furieux. Cette époque, heureusement révolue, n’est pas si lointaine et suggère de très sombres réflexions sur le tréfonds du "coeur humain". En stimulant ainsi la bête pour mieux l’épuiser, on la prépare pour le dernier acte : la mise à mort.
- Troisième acte : "le tercio" de mort (dit aussi de muleta)
Les "peones" cèdent la place à leur chef d’équipe : le "matador" (mot qui signifie tueur). Il est armé d’une épée et d’une muleta (morceau d’étoffe rouge) avec laquelle il attire et dirige les charges du taureau. A mesure que la bête s’épuise, ses charges se font de plus en plus courtes. Quand l’homme juge que sa victime est à bout de forces et qu’elle est bien placée, il lui fait baisser la tête en lui présentant la muleta au ras du sol et lui plonge son épée dans le garrot, ce garrot déjà martyrisé par les piques et les banderilles. L’homme n’étant pas beaucoup plus grand que la bête, il ne peut planter son arme verticalement, mais selon un angle de 45 degrés environ par rapport à l’horizontale. La lame ne peut donc jamais atteindre le coeur. Au mieux, elle tranche de gros vaisseaux sanguins près du coeur, ce qui, par hémorragie interne, provoque la mort en quelques minutes. L’adroit tueur est alors applaudi par la foule. Mais souvent, l’arme ne pénètre qu’à demi ou, mal dirigée, sort par le flanc. Souvent aussi elle transperce un poumon. La victime semble alors vomir son sang et meurt asphyxiée. Quand le premier coup d’épée ne tue pas assez vite, un peon se glisse derrière le taureau et, d’un geste vif, retire l’épée. Il la rend au matador qui recommence la mise à mort. Il n’est pas rare que des taureaux reçoivent ainsi 5 ou 6 coups d’épée et souvent plus ! C’est fréquemment le cas dans les novilladas, corridas où s’affrontent de très jeunes taureaux et des "matadors" débutants, plus ou moins maladroits. Dans tous les cas, un coup de grâce est donné à la nuque, pour sectionner la moelle épinière, avec une épée spéciale (descabello) ou un poignard (puntilla). Il ne reste plus qu’à faire venir un attelage de chevaux ou de mules (arrastre) pour traîner le cadavre hors de la vue du public. Les valets de piste (areneros) avec des râteaux, effacent les traces de sang sur le sable et on peut ouvrir la porte du toril à la victime suivante. Entre l’entrée en piste de chaque taureau et la sortie de son cadavre, il s’écoule environ 20 minutes. Une corrida dure deux heures. Il paraît que cette succession de supplices constitue le plus beau spectacle du monde.
Il existe autour de la corrida formelle des spectacles que nous pourrions qualifier de "corollaires" -
ce sont :
- Les novilladas piquées :
leur déroulement est analogue à celui de la corrida. Les animaux plus jeunes (moins de 4 ans), appelés "novillos" sont toréés par des aspirants matadors dits "novilleros" qui n’ont pas encore reçu l’ "alternative" donc pas autorisés à pratiquer la corrida formelle.
- Les novilladas non piquées :
utilisent des bovins encore plus jeunes, pour des apprentis toreadors. Comme leur nom l’indique, il n’y a pas d’intervention des picadors.
- Les becerradas :
font intervenir de jeunes veaux (moins de deux ans), également sacrifiés (banderilles et mise à mort). Les tueurs en sont, la plupart du temps, les élèves des écoles de tauromachie. Dans les trois cas ci-dessus les animaux sont quand même torturés et mis à mort.
- Les tientas :
sont une sélection des vachettes pour tester leurs aptitudes à donner naissance à des "toros bravos". Les jeunes vaches sont soumises à la pique. Celles qui chargent et font preuve d’agressivité sont retenues comme futures reproductrices. Les autres iront à la boucherie. Les tientas se déroulent essentiellement dans les arènes des éleveurs. Ces derniers en font la plupart du temps un spectacle payant.
- Les capeas :
sont des simulacres de corrida pour jeunes apprentis et jeunes bovins. Il n’y a pas de mise à mort, elle est simplement simulée.
- Les festivals taurins :
ne respectent pas les règles de la corrida formelle. Ce sont des démonstrations de plusieurs matadors et / ou novilleros qui "combattent" des taureaux de 2°, voire 3° choix et sont peu prisés des "aficionados durs". Ces festivals sont, pour la plupart, vendus au bénéfice d’associations caritatives, ce qui permet à la tauromafia de se donner un brin de respectabilité en tentant de se moraliser. Les tauromaniaques sont en effet conscients de la large réprobation occasionnée par ces spectacles cruels. Il est utile de préciser que les matadors torturent et tuent gratuitement. Promotion sanglante oblige !
La corrida à cheval ou corrida de rejones
Les origines
Du Moyen Age au 18 ème siècle, la noblesse espagnole s’est adonnée à la tauromachie. C’était un exercice mi-sportif mi-guerrier, pratiqué à cheval et lance au poing. Tombée en désuétude, cette pratique aristocratique a été, au 20 ème siècle, ressuscitée puis modernisée par quelques cavaliers : Cañero, Peralta, Domecq, etc... Comme la corrida pédestre, la course de rejones se déroule en 3 tercios, c’est-à-dire en 3 actes.
- 1er acte : le tercio de pique
En pénétrant dans l’arène, le taureau est confronté à un cheval très agile, monté par un homme vêtu à la mode andalouse. Le cavalier tient à la main une arme appelée "rejon de châtiment". C’est un long manche de bois prolongé par une lame de poignard. L’ensemble a l’aspect d’un javelot. Le cavalier, dit "rejoneador" ou "caballero en plaza", provoque la charge du taureau en galopant vers lui. Le cheval, dressé à cet effet, esquive de justesse le coup de corne et, pendant que les deux bêtes se frôlent, l’homme en profite pour clouer son arme entre les épaules du bovin. Un rejon est conçu pour se casser en deux : la lame reste enfoncée dans la chair tandis que le caballero emporte le manche dans sa main. Après une course poursuite, le taureau, distancé par le cheval, s’immobilise. Le torero se fait donner un autre rejon, s’élance et plante cette 2ème arme comme la première. A la fin du premier tercio, le taureau porte, fichées entre les épaules, 2 ou 3 lames d’acier longues de 15 cm. Il saigne beaucoup et chaque pas qu’il fait est un supplice.
- 2ème acte : le tercio de banderilles
Une banderille est un harpon d’acier à manche de bois. Pourquoi un harpon ? Pour que la pointe, une fois enfoncée dans la chair, y reste fixée. A chaque mouvement de l’animal le manche de la banderille se balance, remuant le fer dans la plaie. Cette torture continuelle a pour but de provoquer la colère de l’animal, d’exciter sa combativité, faute de quoi il n’y aurait ni combat ni spectacle. Le règlement taurin autorise le rejoneador à planter au même taureau 4 banderilles longues et 3 courtes. A la fin du 2ème tercio, le supplicié est hérissé de banderilles et épuisé tant par les courses-poursuites que par ses blessures et le sang perdu.
- 3ème acte : le tercio de mort
Si les rejones de châtiment utilisés au premier tercio sont terminés par des lames de poignard, les "rejones de mort", eux, ont une lame d’épée. Pour exécuter l’animal blessé, le caballero a droit à 3 rejones, donc à 3 essais. Après quoi, si le condamné vit encore, le cavalier doit mettre pied à terre pour l’achever ou laisser cette tâche à un autre torero.
Remarques
Les toreros à pied passent pour des héros qui risquent délibérément leur vie. Aucun risque de ce genre dans la tauromachie équestre : servant de boucliers aux cavaliers, ce sont les chevaux qui prennent les coups de corne. Ces accidents sont rares au cours du spectacle car ne s’y produisent que des chevaux bien dressés mais au cours du dressage, qui dure des années, les blessures sont probablement fréquentes. D’ailleurs, pour épargner leurs montures, qui coûtent cher, les rejoneadores n’affrontent en général que des taureaux aux cornes sciées. Cette mutilation (dite "afeitado") n’est pas, en corrida équestre, une fraude commise secrètement : elle est autorisée par le règlement taurin. Ces dernières années, les rejoneadores ont pris l’habitude de se mettre à deux contre un seul taureau, ce qui aggrave encore l’inégalité du "combat". Enfin, alors que le taureau s’épuise, les cavaliers changent de cheval dès que leur monture se fatigue et ils utilisent en général un cheval différent pour chaque tercio.
Conclusion
Les aficionados sont intarissables sur "l’art taurin" mais ce qui les fait vibrer, c’est moins l’élégance d’une véronique que le danger couru par les toreros. Si la course de rejon est moins appréciée et donc beaucoup moins fréquente que la corrida pédestre, c’est sans doute parce que les rejoneadores ne risquent guère leur précieuse petite peau. L’essor actuel du rejoneo s’explique probablement par la vogue grandissante de l’équitation.
La corrida portugaise dite aussi forcados
Les forcados (dits aussi mozos de forcado ou pegadores) sont des toreros portugais. Ils agissent en équipe, sous la conduite d’un chef appelé "caporal". Leur rôle est d’immobiliser le taureau selon des règles précises, la plus connue étant la "pega de cara" : le caporal provoque le taureau en se présentant devant lui face à face. Lorsque l’animal baisse la tête pour charger, l’homme se jette entre les cornes et s’accroche vigoureusement à elles. Les autres membres de l’équipe s’élancent à leur tour, empoignent le taureau et joignent leurs forces pour l’immobiliser.
Cet exploit serait bien difficile à réaliser avec un animal en pleine possession de ses moyens. C’est pourquoi les forcados n’interviennent qu’à la fin d’une "tourada" (course de taureaux portugaise), une fois que le taureau a été blessé et épuisé par un "cavaleiro" (torero portugais monté sur un cheval agile et bien dressé). Ce cavalier emploie comme armes des "farpas", banderilles portugaises plus longues, plus lourdes, plus douloureuses que celles des toreros espagnols. Le cavaleiro provoque la charge du taureau en galopant à sa rencontre, esquive les cornes, plante une banderille au passage et s’enfuit, poursuivi par le taureau. Mais le cheval étant plus rapide, le poursuivant ne tarde pas à arrêter la poursuite. Le torero empoigne une nouvelle "farpa", provoque de nouveau son adversaire, l’esquive, plante son arme et s’enfuit. La course portugaise est une monotone répétition des mêmes gestes. L’animal supplicié ne tarde pas à être hérissé de banderilles qui se balancent à chacun de ses mouvements, remuant chaque fer dans chaque plaie. C’est seulement quand le taureau est à bout de forces, épuisé par les poursuites, par ses blessures et par le sang perdu que les forcados interviennent.
Une publicité mensongère prétend parfois que la corrida portugaise serait une tauromachie "propre" parce qu’elle ne comporterait pas de mise à mort. En réalité le taureau est trop gravement blessé pour pouvoir resservir dans une autre corrida. Aussi est-il aussitôt achevé après le spectacle. C’est justement parce que les mots "corrida portugaise" ou même "course portugaise" évoquent le sang, la cruauté et la mort que les organisateurs de ces spectacles préfèrent souvent les annoncer sous la dénomination de "forcados", terme moins choquant pour le public mal informé.
(Source : Les dossiers du net, Fédération des liaisons anti-corrida)
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