"Conditions Humaines" ,
le nouveau Ballet de La Pietragalla
Palais des Sports de Paris à partir du 23 mars 2007 puis en tournée
point de départ, la plus dramatique catastrophe minière que l'Europe aie jamais connue...
1906, Courrières, Pas-de-Calais, officiellement 1099 morts...
Il y a un siècle... retour sur les faits :
"Le point de départ de cette tragédie est l'explosion d'une nappe de grisou dans un chantier. La présence de ce gaz avait été suspectée quelques jours plus tôt par des mineurs de fond mais la compagnie n'avait pas tenu compte de leurs avertissements..."
En savoir plus :
La Catastrophe de Courrières, les faits, bilan humain, polémique sur les secours, répercussions politiques et sociales
Le Ch'ti.org
Association Française des Historiens Economistes
Hérodote Net
Il y a cent ans
Le ballet inspiré par l'histoire
La première de "Conditions humaines" par la nouvelle troupe de Pietragalla a été très longuement saluée dans la petite Maison des arts et de la communication de Sallaumines (Pas-de-Calais) par un public baignant dans la culture de la mine.
Soutenue par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais qui lui a offert depuis l'été dernier une résidence de trois ans, Pietragalla a livré en quelques mois un spectacle inspiré par la catastrophe de Courrières.
Cette catastrophe minière fut à l'origine d'une prise de conscience de la réalité de la mine et permit de faire progresser la sécurité par la médiatisation et les troubles qu'elle suscita.
Après un moment dans le noir absolu, le spectateur est d'emblée saisi par la présence d'une Pietragalla démultipliée, qui personnifie une mine dévorant et asphyxiant les hommes par le souffle du grisou.
Avant de revenir à la catastrophe vers la fin du spectacle avec l'attente et les pleurs des femmes, Pietragalla déroule des tableaux décrivant les tensions et torsions terribles des corps des mineurs pendant le travail répétitif, sur un rythme sonore dur.
Ces épisodes cadrés dans une scénographie de Gérard Didier empruntant les éléments réalistes de la mine, sont entrecoupés de scènes ludiques, sensuelles et souvent humoristiques sur le repos du mineur et sa vie sociale.
Pietragalla compare son oeuvre à une "peinture" : "Nous avons voulu montrer la dureté, le travail au quotidien, mais aussi la joie de vivre en dehors de la mine et la place essentielle de la femme".
Cette opposition entre la légèreté de la vie à la surface et la pesanteur de celle du fond est aussi celle apparente entre le monde des mineurs et celui des danseurs.
Mais pour Julien Derouault, danseur et compagnon de la chorégraphe, avec qui il a fondé la Pietragalla Compagnie, "la danse est l'art peut-être le plus légitime pour raconter l'histoire des mineurs" : les deux ont en commun "le corps comme outil de travail".
Et, comme pour les mineurs, l'origine artistique (classique, moderne, hip hop) et culturelle des danseurs est très mélangée avec la Turque Eray Gigel, la Coréenne Nam Kyung Kim, Laura Marin, formée en Allemagne, et Sébastien Perrault, Aurore di Bianco, Véronique Laugier, Aurélien Kairo, Yohann Têté et l'enfant de Sallaumines François Przybylski.
"Conditions humaines" à la Maison des arts et de la communication de Sallaumines, 13 et 14 avril, Théâtre de la Colonne à Miramas le 13 mai, Zénith de Lille le 2 juin, Festival off d'Avignon du 8 au 16 juillet, Nice les 19 et 20 juillet, Carcassonne le 27 juillet..
(source AFP 17 janvier 2007)
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