... se plait souvent à dire mon maître et ami, Roger Tallon, en parlant du design.
L’époque veut que l’on confonde de plus en plus design et style, design et déco. Tout ce qui est moderne, de préférence inconfortable, hors de prix et bizarroïde est aussitôt étiqueté "design".
Tout faux. Le design dépasse de loin la simple dimension du style : les anglo-saxons ont très vite parlé de "good design" ou de "bonne conception", dédiée avant tout à l'usager, particulier ou professionnel.
A la fois source d'inspiration et de validation d'un projet, l'usager est déterminant.
Mais qui est-il et comment l'appréhender ? Pour un designer, le cas de figure idéal est celui où il va rencontrer l'utilisateur, l'observer en situation de vie, de travail, de déplacement. En bref, "aller gratter" le besoin exprimé ou pas, très en amont. Le bon design remet également en question l’ensemble des processus et outils de conception et de fabrication, qui s’en trouvent redesignés à leur tour.
Le design est autant affaire d’ingénieurs que de rêveurs de génie, individus pour qui l’innovation réside dans le fait qu’un maximum d’usagers puissent voir leur existence simplifiée, embellie, sécurisée dans les meilleures conditions économiques possibles. "Le design, c’est l’harmonie pour les masses".
De mystérieux, le bon design peut devenir invisible car caché. J’ai rencontré, à l’Observeur, les designers Serge Roux et Aurélien Clerc, de l’agence Pr[i]me, qui ont conçu un rack de cartes d’acquisition embarqué, le XMA, destiné à l’aéronautique (IN-SNEC, Groupe Zodiac).
Les équipements embarqués sont des outils hautement technologiques, précieux et fragiles. Le XMA, rack totalement novateur, leur assure une excellente protection et autorise une manipulation rapide, sécurisée et simple.
Pour Serge Roux "le design est selon nous la symbiose d'au moins deux de ces trois activités : le style, l'ergonomie et l'ingénierie. Ainsi, partout où l'objet interagit avec l'homme, le design a sa place, pour rendre l'interaction cohérente. Cela donne au design la possibilité de s'intégrer dans des objets qui n'ont pas vocation à être vus par le grand public, mais qui sont réservés à l'usage de quelques utilisateurs professionnels. En parallèle au rack d'acquisition de données d'IN-SNEC, on peut citer des vannes de mannes pétrolières ou encore des caddies dans des entrepôts logistiques... "
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