J'aime les chiens à poil ras et les hommes velus.
Je sais, ce n'est pas tendance. Les hommes velus, je précise.
Partout, ces jours-ci, les couloirs du métro m'assènent le torse nu de l'abominable Beigbeder, comme si cette anatomie pouvait m'inciter à lâcher un yaourt devant "L'HOMME", modèle 2008, imaginé par des gens piqués à la subversion de salon. Pubeurs souhaitant faire preuve de lettres en posant entre les mains de leur insipide créature "La Société de Consommation" de Jean Baudrillard, dont les cendres, franchement, ne méritaient pas ça !
Me trouver face à un homme imberbe, c'est comme frétiller dans les bras d'un pré-pubère (pas toujours pour me déplaire, notez bien) et me rouler avec une fâââââme. Dernier cas de figure fort improbable en raison d'un ADN définitivement hétéro, et qui aurait pour effet de me faire fuir en criant kaï kaï kaï...
En un poil comme en mille, oui, j'aime les hommes velus.
Velus du torse, avec des bouclettes remontant jusque dans l'entrebâillement du col.
Fenêtre ouverte sur la promesses de délices d'une sensualité sans pareille à mes yeux.
Lieu fort en arômes et en musc, un parfum inimitable et chaloupé, comme un fumet de pipe...
"Une plage sous les pavés" quand j'entrevois une telle merveille au détour d'une réunion de boulot...
Velus des bras, de beaux bras forts, un rien tanés. Qui en ont soulevé d'autres et non des moindres.
Velus des pattes. De belles pattes bien solides, faites pour parcourir la steppe et se planter dans le sol, contre vents et marrées.
Velus des fesses et velus du dos, passez votre chemin hélas. Mon attrait pour une certaine barbarie est encore bridé par une éducation de couvent que je peine à renier.
Les dos et arrière-trains velus éveillent en moi des images de boucs, démons et satyres, poussant leurs cornes hors des grottes et des bois, courant sur leurs sabots d'ébène et exhalant des haleines de nuoc man.
Velus blonds, à la toison d'or chatoyante sur une peau comme un abricot.
Velus roux, poils de souffre et de fer tentant de camoufler mille adorables étoiles de son.
Velus châtains, dont la carpette souple évoque une galipette sur un lit de feuilles à l'automne.
Velus bruns, les plus délétères ! Dans la toile desquels plus d'une a perdu son "Unschuld" (innocence) et sa vertu...
Velus blacks. Aux poils tels des grésillements, retournés de mille circonvolutions. Comme autant ying et de yang.
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