Il est parti voler avec les poissons tropicaux, lui-même gros poisson velu, et leur égrener l'intarrissable chapelets de ses innombrables bonnes histoires.
Carlos, que tout le monde aimait et qui le lui rendait bien. Le rire certes, mais un vrai sourire, un vrai de chez vrai.
Je l'ai rencontré à Saint-Tropez. Jusque là, rien d'original. Louper Carlos dans la foule estivale, ça relève du défi. Louper Cath, ça, Carlos n'aurait pas pu le faire. Des rigolos ensemble et qui sont là pour bien se marrer tout en regardant le show off, ça devait arriver !
A la table des pipoles de l'époque, les deux Eddy, Barclay le taiseux, Mitchell l'amoureux fou de sa copine du moment, Halliday le taciturne, Carlos avait la vedette. Avec Roda Gil aussi, un autre conteur irremplaçable.
Il ne pouvait pas s'en empêcher, il était comme ça. De souvenirs communs en bonnes blagues, les deux souvent se mélangeant dans le cours du récit, il nous pliait tous autant qu'on était. Même si l'histoire, nous l'avions entendue 20 fois, on la redemandait, guettant les moments forts qui allaient nous envoyer illico à demander grâce tellement on manquait d'air !
Nous arpentions le Boulevard Saint Germain, de chez lui à chez Castel pour une nuit de veille à remettre ça avec les concours d'histoires et à prendre des nouvelles des "potes". On allait manger du poisson chez son copain Le Divellec en traversant Paris dans la voiture géante de Carlos. A tout seigneur, tout honneur !
On aimait à se rappeler le jour où je les avais embarqués dans ma toute petite polo rouge, Carlos devant, Etienne Roda Gil et ses cheveux à l'arrière...
Au moment de quitter le parking du port de Saint Trop', merde, plus un sou de monnaie.
Nous partons tous les trois à la recherche d'un bon samaritain et repérons le gros mirador de la sécurité qui veille au-dessus de nous. On monte, Carlos en tête qui grimpe prestement ! Arrivée triomphale dans la soucoupe volante. Les deux martiens de garde se régalent de l'anecdote, aussitôt tournée en "histoire drôle".
Au moment de redescendre, Carlos entonne un "Bonsoir, Messieurs !" qui fait trembler les vitres.... tout en éteignant la lumière.... Plofff ! Noir complet sur tout le port !!! L'animal avait appuyé sur le commutateur du central !
Voilà, Carlos c'était un personnage, mais au-delà du côté "bon gros", des bandanas multicolores et de la variété à 3 sous, c'était un type raffiné, super intelligent et d'une culture infinie.
Généreux comme pas possible, toujours disponible, toujours partant.... Impossible de lui dire au revoir. Avec lui, c'était toujours "bisous et à très vite !".
Bisous Carlos !
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