Afin de ne pas se flinguer la semaine avec les réminiscences de la semaine passée, et n'ayant pas eu le temps de livrer à mon carnet la moindre étincelle de carbone ce week-end, voici donc un nouveau concept made in my brain within 3 seconds chrono : "le billet de remplissage intermédiaire".
Pas envie de mettre une blague en ligne, puisque je la connais déjà et que ce blog n'intéresse que moi.
Pas envie de mettre un beau dessin, Boronali fait ça si bien. Pas envie de balancer des gros titres locaux, style la pêche au requin marteau ou les dernières nouvelles des clams de la Raie, comme chez Marcus. Aucun recette de beauté sponsorisée comme chez Sophie. Pas de blablablamarketoverbeux comme chez .... (remplir les blancs, y'en a trop).
Le billet de remplissage intermédiaire semble être, par nature, sans intérêt (contrairement aux individus sus-mentionnés), puisqu'on y livre, pour une fois, les productions cérébrales de quelqu'un d'autre et non la pitoyable récolte de son quotidien.
Il serait donc l'antithèse du blog, puisque selon de doctes censeurs -qui hantent les blogs et intiment à qui mieux mieux le pourquoi et le comment du bon bloguer en France- le blog n'est ni un reporting, ni un copié-collé de la réalité du dehors, mais bien une mise à nu intime et singulière du moi et du sur-moi.
>> Le billet de remplissage intermédiaire ne doit en aucun cas être imité ni faire école <<
Voici un poème en prose de Kappauf
(inutile de préciser que je l'aime sinon ses écrits ne seraient pas à mes yeux autant de poèmes... inutile de confirmer que je l'admire, faisant partie des gens dont le simple contact rend plus intelligent)
"Entre l'amour et la haine, il n'y a qu'un pas *. Mais ce pas, ça n'est rien.
Ex nihilo, nihil... Rien ne vient de rien... le célèbre vers du poète romain Lucrèce a aujourd'hui toujours une vraie résonnance.
La haine est certainement à l'origine de l'amour et l'homme, avec l'aide de Dieu, s'évertue à faire émerger du chaos l'harmonie.
Rien, c'est le tout virtuel, les paradis artificiels, ces quêtes d'indifférence
.....
Si l'époque semble ne rien vouloir dévoiler, si la tendance est plutôt aux sentiments opaques et aux émotions "in the closet" ou sur internet, c'est effectivement que les esprits sont prisonniers, des modes, des conventions, des snobismes, de la volonté d'engranger des biens et de l'argent, mais encore et toujours de leurs peurs, y compris, bien sûr, de celle de manquer.
Lémures figés dans la torpeur face aux dangers virtuels.
C'est la réalité nue qui est sublime et impeccable.
Le sourire d'un lépreux dont on soulage les souffrances. La beauté d'un chirurgien qui guérit de ses mains...
Il existe des réalités dont on peut se satisfaire, il s'agit de faire preuve de discernement, de choisir, de tirer les enseignements de la vie sans se poser en donneur de leçons qui oppose, par exemple, les mondes virtuels et le monde réel.
Il s'agit enfin d'aimer pour aimer, sans se faire d'illusions.
Entre l'obscurité et la lumière, il n'y a qu'un interrupteur.
Entre réel et virtuel, qu'un click.
Entre Dieu et le Diable, qu'une queue"
* Léon Tolstoï
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