Blog (masc. anglicisme, abrév. de weblog) = journal en ligne ; par extension dégoulinances de compliments, de bons sentiments, de flatulences et autres fraises tagadas. Télétubbies, buddies et goodies à foisons, bisounours et île aux enfants. Phénomène gobal et passager du début du XXIème qui n'a pas survécu à la Troisième Guerre Universelle en raison du manque de courant définitif.
Essayez de presser un fruit poussé hors sol et vous obtenez un verre vide.
L'ex-pression du vide ne transcende pas ce dernier et ne souligne que son infinie absence de contenu, de portée, d'ambition et d'universalitum...
On compense donc l'air d'un temps ne charriant plus le moindre nuage radioactif ni le moindre corbeau de village en plantant ici et là quelques lignes extraites d'une existence sans plus d'intérêt que les petits graffitis des années 70 : "Tom was here". Et j'ajoute, il sentait la rose...
Lignes trémouillantes doncque qui suscitent aussitôt un engouement que l'auteur, l'autrice des susmentionnées, osant à peine à en croire ses yeux, finit pas gober et attraper l'hydrocéphalée inéluctable à tout personnage public, fut-il un simple cantonier arpentant publiquement les rues armé d'un balai.
Car ne nous leurrons pas, quand on écrit aussi merdiquement, comme je le fais depuis plus d'un an (moins ces temps derniers, serais-je en cours de rédemption et vous en cours de convalescence ?) et quand on écrit aussi pitoyablement que vous le faites toutes et tous depuis plus longtemps encore, on a quand même, quelque part, en-dessous du coussin péteur qui protège notre cul de la dureté des temps, un restant de conscience de notre propre imbécilità rédactionnelle.
Rien ne me satisfait plus que de rencontrer alors, ici et là, d'authentiques être humains des deux sexes, poilus, transpirants, poudrés et attablés des heures autour d'un verre ou d'un couscous, après les avoir connus blogueurs, bien policés et ennuyeux à souhait, ou éructant depuis toujours les mêmes colères rancies qui n'effraient plus personne.
Et de les découvrir vrais, drôles ou casse-couilles mais réactifs et réactionnants, gentils ou carrêment méchants, mais dans tous leurs détours, leurs nuances et leurs méandres qui font que l'individu vaut la peine d'être connu autrement qu'au travers d'un journal intime qui n'aurait jamais dû échapper à la discrétion de sa table de nuit.
Comme par accident ? (mais qui croit encore au hasard ?) nous nous faisons alors, au bout d'un temps d'approche et de reconnaissance de terrain, la même réflexion :
"Dieu, qu'on s'emmerde sur les blogs ! Je n'ose pas publier réellement ce qui me tient à coeur de peur de la réaction de la meute aveuglée et idiotisée à souhait ! Je n'ose commenter et me creuser pour trouver les mots et dire son fait, tout en restant courtois, à celui et à celle qui vraiment me semble sauter la barrière de la niaiserie plus souvent qu'à son tour ! Je n'ose dire "je t'aime" quand mon coeur fond devant une étoile qui illumine ma vie, je n'ose dire "je te dis merde et encore je suis poli" à celui ou à celle qui me prend et prend, son lectorat en général, pour une vessie tout en me flattant du revers de la main comme Aladdin sa lanterne.... Et puis, je me transforme en meute, je deviens la meute à mon tour. Comme toucher un volant et devenir gros-con-de-base-illico, tout pareil"
Car oser dire, ce n'est pas uniquement balancer des tombereaux de pavetons sur un champs de ruine, mais c'est aussi dire et redire c'est beau, c'est bon, quand c'est réellement beau et bon.
Vous me direz, tout est relatif. Je n'en crois rien. Balancez du Mozart à un aborigène de la forêt indonésienne, il va humidifier sa rétine avec autant d'enthousiasme que ma belle-soeur qui habite dans le septième arrondissement de Paris.
Aujourd'hui, où l'on confond le prix sur l'étiquette avec la notion de valeur, faute d'être "quelqu'un" on flatte celui ou celle que l'on prend pour quelqu'un, espérant s'approprier ainsi quelques miettes d'une popularité virtuelle, aussi réelle que les plus-values de vos plan d'épargne en actions.
Aujourd'hui, donc, je n'ai aucun conseil ni aucun ordre à vous donner, quoique l'envie ne me manque pas, dictatoriale et castratrice comme j'aime l'être, mais j'en appelle à une authenticité accrue dans vos billets et vos commentaires ! Idem pour moi, sinon j'arrête et puis la vie réelle reprend de plus belle. Arrêtez les "bien dit", "je suis d'accord", et autres interventions sans cause ni effet. Argumentez, battez-vous, étayez, détaillez, enrichissez l'expression.
Petit exercice du matin : "je suis comme ce verre vide ?" >>> alors je la ferme ! La Terre attendra.
"Je me sens comme ce verre dégoulinant de jus ?" >>> alors j'y vais ! Qu'est ce que je risque ? Que les grenouilles de bénitier me grimpent aux molets. Au mieux, une bonne séance d'orgasme batracien pour des créatures qui n'en attendaient pas tant.
Afin que ces blogs ne deviennent pas ce qu'ils sont en train de devenir devenus : albums de recettes, guide d'achat marketing sous influence, comparatif de hauteur de zizis, recueil de poèmes nases, boulimie d'histoires insalubres. Toutes choses que l'on trouve déjà dans plein d'autres endroits et sans payer.
J'ai le coeur qui se tord en publiant ce billet. Combien d'âmes vais-je perdre dans la bataille ? Comme de détournements de talons vais-je susciter ? Combien d'à-pic dans mes statistiques jamais consultées par ailleurs..., combien de railleries "mais pour qui elle se prend, cette garce ?". Des boules puantes, faute de boulets ou de trucideurs moldo-slovaques, et en plus elle dessine comme une merde.
Oui, Tom, c'est de moi.
Mais bon, ici aussi, c'est gratuit, alors à cheval donné....
Ne jamais demander à l'être aimé, "dis tu m'aimes ?", mais simplement lui dire : je t'aime.
Je vous aime encore, malgré moi et envers et tout contre vous....
Au-delà de ce triste billet, l'échange virtuel continue : voir ci-dessous les commentaires rebondissant sur des sujets aussi divers que formidablement plus intéressants que les lignes qui précèdent......... ! Clairement > à vous le manche.
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