Survivre à une sale maladie, telle que le cancer, ou une autre affection grave, pathologique ou accidentelle, c'est déjà ça, mais quid de la vie "après" ? Quid des années de traitements et de rééducations, bien souvent pour pallier les effets secondaires induits par les actes chirurgiquaux invasifs et mutilants, ou les traitements, radiothérapie, chimio et autres molécules "de cheval".
Les bien-portants oublient trop souvent que la vie après une "longue maladie" signifie pour certains vieillissement prématuré, ménopause précoce, problèmes sexuels, maladies cardio-vasculaires, ostéoporose, douleurs intenses voire invalidantes, cicatrisations difficiles, hypothyroïdie, dépression et diverses joyeusetés chroniques.
Survivre n'est que le premier pas dans la batterie de soins destinés à
combattre la maladie ou l'accident et pas une finalité en soi.
Aux Etats-Unis, on peut trouver dans quelques hôpitaux une spécialité médicale intitulée l'ART DE LA SURVIE ou survivorship, afin de venir en aide au plan physique et au plan mental aux "survivants". Cette spécialité a été initiée et financée par des fondations, telle la Lance Armstrong Foundation pour le cancer.
J'ignore personnellement si une telle spécialité existe chez nous, mais en tout état de cause, il serait souhaitable que l'environnement humain (corps médical et société civile) adopte des pratiques et un discours autre que celui de déclarer : "estimez-vous heureux d'être encore en vie !".
Les solutions apportées sont de diverses natures : rencontrer d'autres convalescents et échanger (et décharger au plan moral, ailleurs que sur son entourage immédiat) tout en organisant des activités physiques, artistiques ou simplement manuelles ; être suivi par un psychothérapeute autant de temps que nécessaire ; être suivi et soulagé pour la douleur.
Etre pris au sérieux ! Faire revenir la force, faire reparler la vie.
La douleur, encore et toujours. Certains médecins disent qu'il faut se faire une raison, "s'habituer".
Je dis, quant à moi, qu'il n'est pas naturel de vivre avec la douleur signalant que la vie dans le corps et dans l'esprit, en souffrance, ne passe plus.
Et vous comprends si vous avez envie d'étrangler le prochain toubib qui vous sort un truc pareil...
On n'a qu'une vie et rien à faire de vieux principes judéo-chrétiens ! Il existe des soins alternatifs : telle la sophrologie et autres spécialités afin de soulager celles et ceux qui n'en peuvent plus d'ingérer 30 pilules différentes par jour puis errer dans "le coltar" en permanence... Prise d'hormones, sexologie, etc... afin de retrouver belle peau, bon poil, bon plaisir.
Si rien n'est plus jamais comme "avant" -notamment en raison du cheminement moral du malade qui réalise le prix de la vie, le prix de son courage, le prix de chaque chose et en sort transformé- il me semble que proposer une vie "la plus normale" possible doit entrer à part entière dans le protocole de guérison.
Personnellement, je n'ai pas encore connu la grande maladie, le sale accident, l'implacable douleur, dans le corps et dans l'esprit, mais les reconnaît dans les yeux et les mots de mes très proches, à qui j'adresse toute ma tendresse. La prise de parole est essentielle. Il faut oser, il faut dire..
> Dans mes ballades blogueuses, j'aime aller me perdre chez MarieD dont les évocations de la maladie et du corps sont magnifiques... et chez Béa pardi ! et j'en oublie...
> Oeuvres de l'immense Frida Kahlo....
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