ou la production de froid (et de chaud) par rayonnement terrestre sur l'espace !
Afin de donner suite aux questions posées à l'occasion de l'étonnant billet sur ITERRae, ICI.
... Enfin, quand je dis "tout", on va bien voir car l'exposé pourtant détaillé de Pascal Fayet, co-fondateur d'ITERRae, nous a tous laissés pantois.
Afin de faire simple, y compris pour moi, je vais procéder par des exemples fournis par Mère Nature...
Commençons avec François Arago et la Lune Rousse : les habitants des campagne désignent sous le nom de lune rousse celle qui devient pleine à la fin avril ou dans le courant de mai. Ils attribuent à ses rayons la propriété de faire "roussir", c'est-à-dire geler, les bourgeons encore jeunes.
Cet effet est dû au froid produit par le rayonnement vers l'espace, la présence de la lune ne faisant qu'attester que le ciel est dégagé. Afin de protéger leurs plantations, les agriculteurs disposent des nattes ou des abris dont l'efficacité vient du fait qu'ils obstruent le ciel !
Un autre exemple qui date de 1762 : la Seine fut prise dans les glaces en raison d'un ciel pur et à une température moyenne de moins 3.9°C. Alors qu'en 1748, elle ne gela pas avec une température de moins 4.6°C, oui mais, le ciel était nuageux !
En 1794, les vignes de la Bourgogne furent toutes gelées, excepté celles qui étaient plantées et "ombragées" d'arbres.
Les animaux le savent bien : pendant les nuits sereines, il fait moins froid sous les arbres, au pied des murs, qu'en rase campagne. Les troupeaux qui passent la nuit dehors recherchent instinctivement le voisinage des arbres ou des rochers.
Savoir ancestral : les Péruviens, quand ils voyaient un temps très clair, brûlaient du fumier pour dégager une épaisse fumée et former un nuage artificiel afin de préserver d'un froid trop vif leurs jeunes pousses.
En Asie, pour produire de la glace, on rempli des vases d'eau et on les laisse reposer, la nuit, par temps clair et sec.
Un grand merci à Monsieur Louis Figuier, écrivain et vulgarisateur scientifique, dont Les Merveilles de l'Industrie (1875) recèlent de ressources inépuisables !
Comment ça marche ?
Il faut prendre en compte le rôle :
> De l'atmosphère dans la distribution de la chaleur à la surface du globe : elle nous protège du froid de l'espace (moins 270°C), empêche la chaleur de la Terre de se dissiper vers l'espace et filtre le rayonnement intenable du soleil.
L'atmosphère est en quelque sorte le vêtement de la Terre.
Un contre-exemple est la situation de la Lune, sans la moindre atmosphère, où l'on gèle et l'on brûle tour à tout selon l'exposition au soleil.
> Et du sol sur lequel nous habitons, croûte solide qui intercepte par son épaisseur la chaleur qui vient de l'intérieur.
Ainsi, la nuit, quand le temps est clair, l'atmosphère dégagée, la chaleur s'évacue naturellement vers l'espace. Si le ciel est couvert, elle stagne dans l'atmosphère.
ITERRae a mis au point le dispositif afin de générer de façon rationnelle cette énergie naturelle et de l'utiliser à grande échelle dans ses projets d'entreposage au Burkina Faso et en Europe (n'oublions pas que d'ici quelques années certains fluides utilisés dans le refroidissement seront interdits chez nous) :
il s'agit de l'EICF ou Elément Intégré de Couverture de bâtiment logistique de la chaîne du Froid.
Ce dispositif multicouche de production passive du froid utilise :
- le refroidissement radiatif que nous avons vu plus haut
- la convection avec l'air extérieur
- le stockage en chaleur latente
Outre la production de froid, cette énergie peut trouver des applications dans les domaines
- du conditionnement de l'air de notre habitat (climatisation et chauffage),
- du dessalement de l'eau de mer ou de l'eau saumâtre : saviez-vous que la majeure partie de l'Afrique repose sur un ancien océan ? A peu de profondeur du sol, il est accessible avec les moyens de forage dont nous disposons actuellement. Il conviendra de traiter cette eau saumâtre afin de la rendre utilisable,
- de la production d'électricité !
Des ingénieurs intéressés par l'aventure ?
N'hésitez pas à contacter Pascal Fayet, chez ITERRae (à droite sur la photo).
D'autant que je n'ai pas tout dit, notamment sur le visible et l'invisible, le corps noir, les fréquences des couleurs, mais ces éléments interviennent également... à un moment donné ;)
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