Un récit de Didier Saco, designer, visionnaire et ami...
et un conseil de lecture avisé : Le Marketing Durable, par Elizabeth Pastore-Reiss.
Dans de nombreux secteurs, un large recul de la consommation est observé depuis plusieurs années :
nous ne raisonnons plus uniquement en termes de pouvoir d'achat et désirons consommer responsables.
Aujourd'hui, pour 20% de la population française, cela signifie "consommer moins".
Un exemple significatif est le recul des ventes de voitures cette année en France...
Chacun peut y trouver plusieurs raisons :
La baisse des revenus pour certains, liée à notre récession économique, en est la première, mais elle n'est pas la seule (à ce titre, je suis assez d'accord pour remettre en question ici la notion de "croissance" auto-proclamée actuellement dans notre pays).
Le fait également que les fabricants français aient totalement loupé le coche des attentes des clients, versus la concurrence, notamment en terme d'éco-fabrication : Toyota, "green auto makers may sound a bit oxymoronic but..."
Si l'ensemble cumulé des hausses des prix : essence, parking, péages autoroute, contraventions, a transformé l'automobile -symbole pendant des années de la démocratisation et de la liberté- en "objet de luxe" pour beaucoup, le désir de "préserver" et d'être "acteur", récents dans les comportements consommateurs, sont à prendre en compte.
Préserver : faire attention à garder au moins ce qui est,
si nous n'arrivons pas à le renouveler.
Moins
d'essence dépensée, moins de carrosserie fabriquée...
Etre acteur : décider, selon ses désirs, quand, comment et où aller, et non pas dépendre d'autoroutes, de péages, de parkings qui sont vite passés du statut de symboles de liberté à ceux de contraintes.
L'ouvrage d'Elizabeth Pastore-Reiss présente plusieurs vertus et est à aborder sous divers angles :
> Ses objectifs premiers sont de faire un état des lieux de la "déconsommation joyeuse qui s'est déjà mise en place" et de donner des arguments et des idées aux entreprises qui veulent remplir leurs objectifs de développement, naturels à leur fonction essentielle.
> EPR relate également son expérience de voyages aux USA où le green-marketing est devenu le new eldorado : "green gets gold"
En clair, cela se traduit par une green génération de managers : investisseurs, banques, shops-réseaux, qui ont décidé de ne pas subir le développement durable et d'en faire un argumentaire commercial, un mode de vie et une source de revenus.
Cela signifie baser tout un fonctionnement de vie sur les valeurs du développement durable : alimentation, énergie, transports (exemple : pas de péages pour ceux qui pratiquent le co-voiturage) de façon exclusive : nous investissons, nous finançons, nous participons uniquement à des projets qui relèvent de ces valeurs.
Acceptons-nous, nous les Européens (qui avons
basé depuis les grecs et les romains l'essence de nos vies sur la
culture de nos différences) que vienne des Etats-Unis (où l'idéal
repose dans la conformité) un concept renversant :
que ce que nous
prenons pour "une attitude essentielle, personnelle, engageante et toute
éprise d'idéal" devienne "source d'intérêt, de revenus
et de lobbying" ?
"Le Marketing Durable" est édité par les éditions Eyrolles / éditions d'organisation, destinées aux entreprenants.
Quelques exemples de PMEs américaines à feuilleter, car green gets gold est l'affaire de toutes les entreprises, quel que soit leur secteur (industrie, distribution, finance, service) et quelle que soit leur taille :
The Eco-Advantage : Introducing the Green 50, a collection of entrepreneurial companies that are showing what it means to run good businesses, attack the most pressing problems of our time--and make serious cash along the way.
Merci également au Think Tank de l'Institut Turgot, dont je vous invite vivement à consulter l'ensemble des publications.
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