C'est souvent que j'entends dire, que je m'entends dire, je ne comprends plus rien à ce monde. Plus je cherche, moins je trouve. Plus l'illogisme et l'incongru auxquels je me heurte me déroutent.
Quelques billets plus bas, j'évoque la philosophie pour tenter de clarifier mes propres questions, déjà, et trouver un semblant de sérénité dans des semblants de réponses...
J'en suis au stade où je pense que je ne vis plus dans le monde réel. Que le vrai monde, le monde réel, celui qui tourne, évolue et se fabrique tous les jours, n'a rien à voir avec la connaissance que je pensais en avoir.
Je m'explique. Mes notions, dites modernes, datent. Elles datent du 19ème siècle.
Epoque lors de laquelle, nous occidentaux, croyions dans les progrès de la science et des technologies.
Versus les "croyances" et le surnaturel. Qu'il s'agisse des religions ou des pratiques des rebouteux dans les campagnes.
Epoque lors de laquelle l'éducation devenait l'avenir du monde avec la mise à la portée de tous de l'école, notamment en France avec l'école républicaine.
Certes, elle n'était pas innocente, l'école de Jules Ferry. Il s'agissait d'une oeuvre politique et centralisatrice : tous les enfants apprennent le français, aux fers les patois et les coutumes locales. De Bretagne ou d'Indochine...
Epoque où l'on identifiait l'invisible, le microbe, où la médecine, avec la bataille de l'hygiène et la découverte des vaccins, semblait vouloir repousser à jamais souffrances et agonie.
Le 19ème siècle portait en lui le 20ème avec les idéologies à grande échelle émergentes.
Les pires applications qui en ont été faites dans tous les totalitarismes et les utopies sanglantes au nom des "idées".
Les meilleures victoires des gens humbles aussi. Avec le "contrat social" passé entre les riches et les pauvres, les patrons et les travailleurs. Sous-entendant que les uns ont besoin des autres pour survivre...
Et permettant, peu à peu, aux plus humbles d'accéder à une condition meilleure que celles de leurs aïeux.
Ce monde-là n'est plus.
Nous sommes au 21ème siècle. Et donc nous devons raisonner, et agir, et vivre dans notre temps.
Et ce temps ne s'écrit pas avec les mêmes mots.
Certaines technologies sont arrivées en douce. Lancées au départ par l'armée américaine et un groupe de scientifiques souhaitant communiquer immédiatement et en sécurité.
L'internet n'a pas remodelé le monde. Il a participé à l'accouchement d'un autre monde. Celui du 21ème siècle. Permettant à des besoins en gestation de s'implémenter dans les usages les plus courants.
L'internet, ce sont des chiffres, mais ce sont surtout des mots.
Qui dit Mots dit Information. Communication. Influence. Rumeurs à l'échelle du monde.
Le 21ème siècle est celui de la communication.
Pour un esprit du 19ème siècle comme le mien, c'est désarmant.
Car la communication ne s'apparente pas à l'éducation.
Elle est du domaine du "marché", de l'offre et de la demande, de la valorisation et de fait, de l'influence. Faire passer des idées, des produits, des intentions, des slogans, des incantations.
La communication cache plus qu'elle ne dévoile. Elle oriente et dirige.
Que saurez-vous sur le plus gros pollueur de la planète dans tous les domaines, La Chine, qui a un impact direct sur nous et nos enfants, si "on" vous focalise surtout sur un sujet, Le Tibet, qui est finalement bien loin de nous ?
La communication, pour le pire ?
La communication c'est également la mise en commun.
La prise de conscience concrète et inévitable (à moins de vivre comme un ermite sur son île) que tous les actes ont leur poids et que chaque décision prise ici aura des conséquences là-bas.
De fait, l'émergence inédite d'une conscience mondiale. Et la possibilité à des énergies diverses de se rencontrer et de se mettre en commun.
Pour le meilleur ?
Tout ce qu'un esprit du 19ème siècle comme le mien peut dire, à ce stade, c'est que l'émergence, envers et contre tout, de la conscience mondiale peut agir comme un effet de balancier face à l'enlisement dans une barbarie généralisée.
Barbarie globale dont les premiers effets cacophoniques n'ont pas manqué d'émailler les premières années du nouveau siècle. En voici quelques avatars :
- désinformation au moment des élections américaines en 2000
- attaque terroriste sur les Etats-Unis sous forme d'un message envoyé aux occidentaux
- désinformation pour déclencher un sanglant effet de dominos en Irak
- désinformation sur la nature et les enjeux du réchauffement climatique
- désinformation économique sur la nature des grands argentiers du monde actuel
Tout n'est pas perdu, je le crois sincèrement, même si je n'y comprends plus grand chose.
Mais la "relève", elle, parle ce langage et façonne le sien propre.
D'ici 5 ans, d'ici 10 ans, vont émerger des choses et des usages fondamentaux dont on n'a pas idée quand on pense encore comme nos grands-parents...
Car avec les armes dont nous croyons disposer aujourd'hui, la loi, la justice, le droit, il est inutile d'espérer changer les règles du jeu.
Or ces règles n'ont plus d'autre choix que de changer.
Much too often I hear people or myself saying, I do not understand anything to this world anymore. The more I try to find out, the more I lose myself. The Illogism and incongruity that I see everyday do not make any sense to me.
In a previous note, I speak about philosophy as a way to clarify my own question and try to find some kind of serenity in my own answers or supposed answers...
At this point, I am convinced that I do not live in the real world anymore. That the real world, the one that lives and transformts and build itself every minute of the day has little in common with what I used to know about it.
Let me explain...
My so called modern notions are from the past. They are from the 19th century.
At that time, we, Western people, used to believe in the progress of science and technology.
Versus the "beliefs", superstition and other irrational worlds. Either religion or witchcraft.
At that time, education was the future of the world.
The school system, especially in France, became accessible to everyone, rich or poor, famous or humble. Of course, this was not completely innocent: our good Republican School, by Jules Ferry, was a powerful political tool meant to centralize the country by fear of diversities that could lead to revolts. "All children have to speak French, and out with the dialects and the local uses. Wherever your are kids! In Brittany or in Indochina..."
At that time, the invisible was identified. The microb. Medicine was jumping the fences, with new practices in hygien and the discovery of vaccines. Suffering and agony seemed about to be relegated in the obscure limbos of the past.
The 19th century was pregnant with the mass ideologies of the 20th century. With the worst possible results such as totalitarisms and bloody utopies in the name of "ideas".
With the unprecedented victories of humble people. The "social contract" made between the rich and the poor, masters and workers. Implying that the former need the latter to survive.
And allowing, little by little, the humblest to reach a better condition than the former generations.
This world does not exist any longer.
It is the 21st century now. And it is up to us to reason and act and live in our time.
And this time is not written with the same ink.
Some technologies emerged, looking like nothing. Implemented by the US army and some scientists who wished to create an immediate and safe communication network.
The internet did not change the world. It helped to model a brand new world. The world of the 21st century.
Allowing some pending needs to become real and usual.
The internet is made of figures to carry the words.
Who says words says Information. Communication. Influence. Worldwide rumors.
The 21st century is the century of communication.
For a 19th century mind such as mine, this is not easy to comprehend.
As communication IS NOT education.
It belongs to the market, supply and demand, valuation and henceforth influence.
Transfer ideas, products, intents, slogans, incantations.
Communication hides more than it reveals. It leads towards a certain direction.
What do you know about the greatest polluter of the world today, China, which has a daily and direct impact on us and our children, if "one" steers your attention on another "big topic" such as Tibet, that is so far away from us?
Communication, for the worse?
Communication is also 'to put in common'.
The concrete and unavoidable awareness (unless you are an ermit on an island) that all actions carry a weight and all decisions taken here will have consequences there.
Therefore, an unprecedented worldwide awareness is coming to light. And it makes it possible to various and far away energies to meet and unite.
For the better?
So, all what a 19th century mind like me can say at this point is that the emergence of a worldwide awareness can prevent our world from sliding into a global barbary.
Global barbary whose first cacophonic effects showed up soon enough in the first years of this new century. Among which:
- desinformation during the US presidential elections in 2000
- terror attack on the US, like a message sent to the Western world
- desinformation to go to war in Iraq and initiate a bloody domino game
- desinformation on the true nature and real effects of global warming
- economical desinformation on the nature of the true actual financial powers
All is not lost and I truly believe that the upcoming generation understands and speaks the brand new langage.
In 5 or 10 years from now, fondamental things and uses of which we have no idea are going to emerge...
As, with the defences we have today, such as laws, justice, rights, there is no way we can hope to change the rules of the game.
And definitively, these rules have no other choice but to change!
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