>> Pendant que nous dormons sur nos deux oreilles et qu'on nous divertit avec
- le Tibet (qui, pour rappel, en chie depuis 1950 dans une indifférence quasi générale... ainsi que 700 millions de paysans chinois, hommes, femmes, enfants, vieillards, reformatés dans les usines de concentration du Miracle Chinois),
- les bannières des Boulogne Boys de mes tifs (risible affaire montée en sauce qui se produit tous les WE dans tous les stades de France)
- et l'insoutenable suspense de la Nouvelle Star (no comment)
une bombe à retardement s'apprête à nous péter de nouveau dans l'assiette : les farines animales sont de retour !
A mon sens, pas uniquement une question d'assiette, vous l'aurez compris, mais une question fondamentale de civilisation, de santé, de bon sens, d'humanité.
Le Parlement Européen, cédant sans doute aux charmes des sirènes productrices de cette abomination, a réouvert le dossier de l'autorisation des farines animales en 2007 en demandant à l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments de mener une enquête afin de savoir si on pourrait de nouveau infliger des farines aux porcs et aux poulets.
Pas de cannibalisme, bien sûr, "on n'est pas des bêtes" ! Les poulets mangeront du porc et les porcs du poulet. Les résultats de cette enquête devaient être rendus publics fin 2007. A cette heure, silence radio...
Les farines de bovins, quant à elles, sont "en suspens". Mais vues les montagnes de poussière de vache dont on ne sait plus quoi faire et à qui fourguer, à mon avis, vaudrait mieux rester "l'oeil de boeuf ouvert" sur la question...
Il va en falloir de grands moulinets de communication pour nous damer le prion...
mais, bon, quand je vois ce que je vois, le grotesque dans lequel on patauge pauvres de nous, je me fais du souci pour notre capacité d'humains à pouvoir dire non... Même si, ce coup-ci, on ne pourra pas dire qu'on ne savait pas...
Un scandale après l'autre, une montagne de cadavres après l'autre...
Il y a en jeu tellement de pognon que la santé humaine et le bien-être animal peuvent aller, bras dessous-bras dessous, se rhabiller au mont de piété.
>> Rappelons-nous par ailleurs des montagnes de bêtes désarticulées, partout en Europe, au moment de la crise de la fièvre aphteuse.
Pour ceux qui sont encore susceptibles de l'ignorer, la fièvre aphteuse n'est pas mortelle, de loin s'en faut. Ni pour l'animal qui soigné n'en meurt pas, ni pour l'homme auprès duquel elle n'est pas transmissible.
L'animal affecté, bovin ou ovin (tous les paysans le savent), va maigrir, produire un peu moins de lait et ... point barre.
Dans les années 1960 et 1970, les vétérinaires français soignaient cette maladie de façon courante, et des campagnes de prophylaxie ont été réalisées. Un traitement existait, mais il est aujourd'hui supprimé par décision technocratique.
Attrape !
En 2001, nous avons assisté -horrifiés- à ces bûchers immenses dans notre Europe soit-disant moderne rassemblant en un même lieu atroce des millions de bovins et d'ovins désarticulés et pantelants au nom du... principe de précaution ?
Un principe bien inepte en l'espèce et bien peu respecté par ailleurs, quand la précaution s'impose pour de bon (radioactivité, pesticides, et autres poisons dont nous sommes abreuvés à l'insu de notre mal gré).
J'évoquais récemment la question de l'épidémie de cancers.
Tout soudain, saisi de frénésie et "marchant sur la tête", on tue en masse et on jette au trou au moindre signe d'une maladie connue et courante, au foyer parfois éloigné de plusieurs centaines de kilomètres ?
Alors quoi, c'est quoi le "mobile du crime" ?
Ne serait-il pas question, à un moment de crise agricole, de "réduire les stocks", par ceux-là même qui sont responsables d'une surproduction massive, industrielle et de qualité médiocre.
En France, la FNSEA, le Crédit Agricole et le Ministère de l'Agriculture.
Partout en Europe, leurs équivalents.
Une gravissime responsabilité politique dans un monde qui, par ailleurs, crève la dalle.
Et les "stocks", eux, qu'ont-ils à dire sur la question ? Ils sont -ne l'oublions jamais- à quelques encablures génétiques de nous-mêmes, habitants d'une même Terre et profondément semblables de fait.
Ils sont de l'ordre du "vivant" et non de la production manufacturée. De l'organique. De la pulsation du coeur et de l'âme.
Ah ah, rigolent certains... du coeur, de l'âme à une vache ? Comme on pouvait douter de l'âme des femmes il y a encore peu, ou de la sensibilité des bébés à la douleur... Mais je ne souhaite pas ouvrir un autre débat dont je n'ai pas les clés. Ce serait du temps perdu pour tout le monde à ce stade.
Je ne suis pas végétarienne, mais petite fille de paysan, je me souviens que de tous temps, les hommes ont rendu
grâce aux bêtes du don de leur chair et de tous leurs bienfaits. Relisons les livres de fermage.
Cette ère est révolue. Nous n'y avons rien gagné, nous n'en sommes pas sortis
grandis...
Mon humanité à moi me pousse à refuser que l'on traite le vivant, homme ou bête, comme de la marchandise.
Qu'on l'enferme dans un train plombé, qu'on le jette dans des fosses lorsqu'il ne sert plus, grâce à la dialectique de l'infini mépris qui autorise toutes les bonnes raisons...
Sale juif, sale bête, salaud de pauvre...
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