Et bien voilà, j'ai réussi à atteindre les rivages de l'Ultima Thulé du blogueur : détenir un blog désert de tous visiteurs déclarés et dépourvu de commentaires, quel que soit le sujet abordé. A noter de toutes façons que plus le sujet semble important, moins les commentaires abondent dans le monde des blogs franco-français. Par contre, parler de nombril et de cul, dans une langue approximative, et c'est le moulon.
Ces réflexions ayant été dûment prises en compte pour le désormais, je vais enfin pouvoir m'adonner à ce dont j'ai toujours rêvé : livrer à cet écran et à la face d'un monde virtuel et donc inexistant toutes les choses, les pensées, les rêves et les êtres qui m'intéressent VRAIMENT.
Mes lectures, les livres que je lis et que je relis. Actuellement, "Deborah et les Anges Dissipés" de Paula Jacques, ou la fin de la diaspora juive en Egype en 1948, chassée et déportée du pays natal adoré, l'Egypte, suite à la naissance de l'Etat d'Israël.
Avec Paula Jacques, beauté de la musique des mots et humour au rendez-vous. Une grande dame de la littérature qui survole cet évènement tragique en parsemant son récit de l'histoire d'un bordel transformé en orphelinat de jeunes filles afin de mieux abuser un riche pourvoyeur de fonds, juif new-yorkais. Parfums, langueur, arômes et sensualité infinie d'un Orient révolu.
Un récit qui allume l'âme alors qu'il fait si froid...
J'ai attaqué dans la foulée la relecture d'un petit opus bourré d'humour absolu et de grandes pensées sur l'état de l'homme, tel qu'en lui-même, inspirées par la proximité du Grand Nord, des Terre Neuvas à moitié fous, et de l'océan démonté : "The Boat Who Would not Float", de Farley Mowat.
Où l'histoire d'un petit shooner qui n'en fait qu'à sa tête, du style qui prend l'eau de façon désastreuse quand il est question de l'amener là où il ne souhaite pas naviguer.
Voici pour le pitch, le reste n'est que bonheurs à chaque page.
J'ignore et je me fous de savoir si ce bouquin est traduit en français puisque je lis l'anglais aussi bien, voire mieux, que ma langue natale.
A ce propos, je demeure pétrifiée d'horreur devant la définitive ignorance de mes compatriotes pour toute autre langue que la leur.
De mon temps... et oui, il y a quelques années que les bancs de l'école ont déserté mon fond de culotte... l'enseignement des langues était pas terrible, on va dire.
Mais les braves parents compensaient en nous expédiant, poste restante, sur les côtes sud de l'Angleterre chaque été, ou bien hanter les universités teutonnes.... Ahhh, le pier de Brighton sous la lune....
Apprendre une langue étrangère sur l'oreiller rapeux de la jeunesse (n'oublions pas qu'il s'agit d'adolescents en pleine montée d'hormones) reste encore le meilleur moyen d'avancer dans la connaissance des "ailleurs".
Il me semble que les parents d'aujourd'hui négligent ce point majeur dans l'éducation de leurs ignobles et trop couvés rejetons qui restent et resteront d'indécrottables ignorants toute leur vie.
Ce qui ne les empêchera pas d'ailleurs de faire des carrières "enviées" : rien qu'à regarder les fulgurances de Michel Denisot, on a compris. Cocorico !
A propos de vrais talents et d'authentiques grands bonshommes qui vous la coupent net, j'évoquerai dans les jours qui viennent - et m'en pourlèche à l'avance- un gars formidable, qui va sur ses 80 ans tout frais, tout vert et en auto-ébullition permanente.
Le vrai designer du XXème siècle, le seul à mon sens : Monsieur Roger Tallon.
L'ayant fréquenté dans les 80ème rugissantes et revu récemment, en école de design où il est venu, à ma demande, boire un verre de rouge avec des étudiants transis de bonheur devant sa simplicité, ses quelques mots percutants et son humilité, je pète de dire tout le bien que je pense de vous, Monsieur Tallon... !
Je sais que le bougre ne va pas aimer car il fuit la lumière et les blablablas, car il a tout compris depuis longtemps et depuis un évènement tragique à jamais réparable.
Mais bon... je vous aime, que faire ?
Jeanne Moreau, aussi, je t'aime. Va savoir... une femme comme j'aurais rêvé d'être, faute de jamais le devenir un jour. Moue de pékinois et pas vraiment jolie, mais si belle et bon dieu, quel regard où je devine toute ton intelligence de femme qui se joue et saute, avec légéreté, sur les maux de la vie et les mots d'amour des hommes...
Finalement, voici-pas je me réconcilie avec mon sacré blog ? On se fait tous les deux ce petit cadeau bien à nous. Les gens heureux n'ont pas d'histoires mais une histoire à eux à se conter. A très vite, ma Planète ;)
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