Les pasta merda, en français "touille-merde" vous connaissez ? Vous savez, ces individus (mâles ou femelles, le mal est équitablement réparti), qui en trois phrases erronées toujours là où il faut pas, toujours à qui il ne faut pas, feraient battre les montagnes ?
Je dois avoir un truc spécial mais je les attire comme le bas clergé la vérole. Parfois, ça se termine vraiment mal, à deux doigts de l'assaut ou du meurtre.
Les pasta merda ont souvent belle figure. On s'y trompe. Le touille-merde avance masqué.
Pourtant, le repérer finit par être simple au fil du temps : il s'agit de quelqu'un qui parle beaucoup "en confidences" de ses petits malheurs avec un tel ou une telle. Qui te met en confiance, qui te délie la langue à ton tour, car toi aussi, des petits malheurs, en cherchant bien, tu en as bien deux ou trois sur une étagère... Une fois que tu t'es englué sur ce terrain facile et vaseux, le piège se referme à ton insu.
Tes propos soit répétés, déformés, voire même totalement inventés si tu ne t'es pas laissé aller à la confidence de ton côté !
Le touille-merde utilise cette technique (1) pour avoir l'air toujours informé de tout (2) se valoriser de fait (3) épancher sa méchanceté et son mépris naturel de l'autre à bon compte, ça coûte moins cher qu'une visite chez le psy et pour aller chez le psy, il faut avoir conscience que quelque chose ne va pas, or le touille-merde va très très bien, merci (4) tenir les fils de la toile patiemment tissée et enfilochée autour des uns et des autres.
Dire que le touille-merde est un ardent manipulateur est un pléonasme.
Il y a quelques années, j'ai été présentée à une dame beaucoup plus âgée que moi... quand on parle de la sagesse des anciens, on peut repasser.
Bête et sentimentale que je suis, j'ai été envoutée par son côté chaleureux et cultivé, sa générosité sans limites (au début), ses conseils (gratuits et à tout propos), ne décelant pas son intrusion lentement mais sûrement dans ma vie professionnelle et privée, sa main-mise sur ma vie.
A un point que ma propre mère, du même âge qu'elle, n'aurait jamais osé imaginer.
Mais en hommage à sa gentillesse du début et son "amour" encore et toujours déclaré à mon égard, j'ai passé, au fil des ans, pour pertes et profits, ses propos douteux vis-à-vis de sa propre fille "une nulle, si seulement elle pouvait te ressembler !" et de ses amis les plus intimes "ils n'ont aucun goût, ce sont des imbéciles, des faibles, heureusement que je t'aies, toi !".
Ce qu'elle devait dire sur moi, ma vie, mon jules, je n'ose même pas y penser....
Je vous la fait courte car l'affaire s'est terminée en apothéose avec une Cath dûment et sauvagement molestée au cours d'un dîner par un mec (ivre doublé d'un toqué certes) à qui "on" avait répété tant d'horreurs sur son petit copain qu'il n'a pu se retenir.
Devant les yeux de la dame, qui au lieu de faire la lumière et de calmer les esprits survoltés d'un côté et terrassés d'incompréhension de l'autre, en a remis une couche en lâchant "oui, tu l'as dit".
Sauf que les dits-mots en question, et une fois la cause révélée de la broutille à la base de la fâcherie (une question de couleur de moquette !), c'était elle qui les avait prononcés, je peux même dire la date et l'heure. Mais, bon, à cet âge, on se mélange les pinceaux pas vrai ?
On ne s'est plus revues, la dame en question argant du fait qu'elle était la reine de la réconciliation des inconciliables et moi lui demandant de faire un peu, juste pour elle, juste une fois dans sa vie, son examen de conscience. Tentative avortée en clap de fin de notre "grande amitié".
Le pasta merda, grand manipulateur donc, n'a pas de coeur ni de conscience justement. Une fois que son système est dévoilé, il fuit en jetant un dernier nuage d'encre, ou bien il pratique la politique de la terre brûlée. Si on décide malgré tout de continuer à le fréquenter, il ne faut jamais s'attendre au moindre "parler vrai" de sa part. Ses mots ne sont pas les nôtres.
On pense pouvoir rétablir un semblant de raison, car on s'attache parfois à ces petites bêtes-là, parfois même on les aime, mais peine perdue et coeur brisé risquent fort d'être au programme.
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