Elle semble se produire ici et là dans la vie des blogueurs, tout comme dans la vie tout court.
Grosse fatigue... sensation harassante de parler pour finalement ne rien dire.
Bla bla bla, et ensuite ?
A une époque où les "fondamentaux" ne sont plus qu'un terme employé en entreprise pour "vendre" aux employés un soit-disant projet vertueux et virtuo.
Cette semaine du 11 septembre m'a rappelé un évènement qui aurait pu être une opportunité -tragique- de repenser La Donne. De poser de nouveaux fondements pour un monde en rupture et de fait en confusion.
Et qui s'est conclu, "business as usual", en une autre occasion pour les lobbies de la mort de faire de la marge. Pour les marchés financiers de souffler dans une nouvelle bulle, pour les spéculateurs de toutes natures de trouver de nouveaux champs à mettre en torche. Tout ça, on connait bien et curieusement, ce qu'on connait, même si c'est odieux, ça rassure...
Depuis le film de Al Gore, tout le monde buzze sur le "sauvons la planète", comme si cette dernière avait attendu Hollywood et encore besoin de nous pour se sauver. Longtemps après la complète disparition de notre espèce de sa surface, elle continuera sa ronde, astre parmi les astres.
Sauver la planète, nouvel avatar de notre incommensurable orgueil !
Dernier gadget en date pour un nouveau champ de spéculation. A quand la bulle verte ?
Bla bla bla. Les nouveaux sauveteurs, charité bien ordonnée, sont tout occupés à se sauver eux-mêmes : quid de la "course des rats" en prévision du beau "saucisson-frites Grenelle de l'Environnement", futur pet dans l'eau annoncé.
Course des rats à la pantoufle, se placer à tout prix dans une agence, un ministère, se préparer une retraite et une bonne conscience.
Les nouveaux riches de la vert-itude sont avancés. Le mépris en écharpe de ceux qui croient savoir et s'auto-proclament porteurs de la parole du peuple, savamment retoqué en "société civile", mais plus clairement envisagé sous le terme de "populace".
Un veau d'or chasse l'autre.
Hier, les avenirs radieux des idéologies résultant en des millions de morts à l'Est et à l'Ouest, au Nord et au Sud.
Puis "la fin de l'histoire", avec la chûte d'un mur, à Berlin. Un mur s'effondre ici, un autre renaît là... La fin de l'histoire, vous disiez ?
La montée en puissance des entreprises, nouvelles cathédrales, qui n'ont de commun avec elles que l'élévation au-dessus du bitume.
Vous alliez voir ce que vous alliez voir au soir du 31 décembre 1999...
Qui se soucient encore des entreprises aujourd'hui ? Les demandeurs d'emploi, comme autant de SDF devant les vitrines de Fauchon ? Les salariés, sans projet ni appartenance, désabusés et guettant toute occasion d'en finir avec le "travail" ? Les jeunes, dont on ne veut pas mais qui, au final, s'en foutent, ayant déjà tout compris. Les mis au rencard dans la force de l'âge qui n'en finissent pas de ne pas comprendre que l'absurdité est le propre de l'homme ? Les femmes qui n'arrêtent pas de se faire avoir, bonne pâte qu'elles sont ?
Autant de bonnetaux, depuis que la finance est devenue le cheval de bataille, qui défait plus qu'il ne fait, qui s'emballe avec une régularité de toquante.
Cheval, car authentique cavalerie de grande ampleur. Encore pire depuis qu'elle est aux mains des "experts"...
Oh, les crises n'ont jamais les mêmes causes, ma bonne dame, mais toujours les mêmes conséquences. Mondiales et tragiques, pour ceux qui tentent coûte que coûte de survivre et d'avancer.
Au fil des mois, j'ai relaté ici mes impressions de l'époque, témoin tour à tour enthousiaste ou atteré.
J'ai beaucoup parlé de moi, même et surtout en évoquant les autres. Ceux des mondes auxquelles je n'appartiens pas ou plus. Ceux de pays où je ne suis jamais allée, mais qui me hantent.
J'ai noué et dénoué des liens, suscité des réactions, autant de reflets de qui vous êtes. Empathie et témoignages, commentaires extrêmes et confessions intimes. Confiance dont vous m'honorez. Défiance de la part de certains.
Une fois encore, j'ai observé que ceux qui déclarent haut et fort rouler pour eux-mêmes sont souvent les plus généreux et attentionnés.
Que ceux, et surtout celles, qui se parent de toutes les vertus en matière de solidarité et de réseaux, les plus crasseux.
Pour l'heure, j'ignore si tout ce qui déborde de mon clavier a la moindre utilité, et pour moi, et pour quiconque. De l'ignorance à la suspicion, il n'y a qu'un pas. De l'enthousiasme à l'abattement aussi.
Il est temps de prendre soin de la grosse fatigue... car, envers et contre tout, I want to believe ! ;)
Je vous aime.
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