sous titre : Ze Empire strikes back!
Comme souvent le week-end, je souhaitais faire un billet rigolo, mais, dans la bonne foulée du post précédent, vais plutôt vous conter une fable moderne, assez peu marrante et exemplaire :
"CO2 : Arcelor Mittal agite la menace d'une catastrophe sociale"
titre l'article de Thibaut Madelin, dans Les Echos du 4 janvier
Sous prétexte d'assurer "son développement", le nouveau leader mondial de la sidérurgie -dont le processus de production est émetteur de CO2, représentant les 3/4 des émissions du secteur- demande au gouvernement français des crédits supplémentaires sous peine de "catastrophe sociale".
De requête en recours auprès de la Cour Européenne de justice, jusqu'ici sans résultats, l'état major mondial d'Arcelor Mittal menace à présent de devoir recourir à la suppression d'un millier d'emplois en Lorraine et la remise en cause de projets de développement à Dunkerque et à Fos-sur-Mer.
Rien que ça.
Bon, plusieurs choses :
> Le groupe assure qu'il a besoin d'un crédit d'émission supplémentaire en France de l'ordre de 3.9 à 4.9 millions de tonnes, c'est-à-dire une part majeure de l'enveloppe de 4 millions de tonnes prévues dans le plan national pour les "nouveaux entrants".
Donc, sous prétexte de développement personnel, il bloque toute possibilité à la concurrence d'accéder à des crédits d'émission et donc d'exister tout simplement...
> Secundo, je me permets de me demander si ces suppressions d'emploi et ces remises en cause de projets n'étaient pas déjà inscrites dans le cadre des "synergies" (quel joli mot qui cache bien des méfaits lors de fusions !) entre Arcelor et Mittal ?
Et qu'il serait bien pratique de faire d'une pierre deux coups en mettant sur le dos du gouvernement français ces licenciements massifs.
Je perds la boule ou quoi ?
Et vous que pensez-vous de cette affaire ?
Et imaginez-vous d'autres entreprises sautant à pieds joints dans le même processus ?
Pour info complémentaire : les industriels français pourront émettre 132.8 millions de tonnes de CO2 par an pour la période 2008-2012. Initialement, ils comptaient sur 150.6 millions de tonnes et le quota, pour la sidérurgie (deuxième secteur concerné après l'électricité) a été ramené, en décembre 2006, de 28 millions à 24.9 millions.
Retrouvez les caricatures de WorltLu ici
et l'article sur le sujet / site des Verts du Nord Littoral ici
ainsi que d'autres points de vue contrastés ou éclairants ici , ici et ici et encore ici !
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