planetargonautes

2G, signé James Ellroy, My Dark Places et autres coins

Si vous n'avez jamais lu 2G, lisez au moins American Tabloïd. Je ne vous en dirais rien qui n'est déjà été dit à son sujet.

J'aimerais juste tirer au clair une petite question. Je n'ai pas osé lui demander, trop bête et formidablement interloquée devant un homme que je voyais beaucoup plus "vieux". Une signature qui tourne à l'émeute, autant côté lecteurs que côté auteur. New York City. A l'angle d'Union Square.1997. Hiver mais je n'ai pas froid. La nuit est à peine tombée.

James Ellroy signe 2G. Un deux comme un deux. Puis un G mineur et tordu, comme un i grec ou une pâle imitation du 2 déterminé qui ouvre son nom. My Dark Places. Rien de simple au plan des "couches" quand on tourne et retourne l'assassinat non élucidé d'une mère. Affaire secondaire au plan des enquêteurs. Essentielle aux yeux du petit garçon (le "G" ?) qui réécrit l'histoire d'une femme qui me hante depuis.

C'est une chose d'ailleurs chez 2G : réécrire l'histoire par d'autres mentie. Car qui a tué JFK et qui s'en soucie encore ? James Ellory cherche encore à savoir qui a tué sa mère. Moi, je cherche à savoir d'où vient le 2.

Horace, by Jamin Puech

 

Histoire de faire bicher l'Ecuyère !
et de contenter mes deux grands chiens bottés...

"Prenons parti, mon âme, en de telles disgrâces :
Soyons femme d’Horace, ou sœur des Curiaces ;
Cessons de partager nos inutiles soins ;
Souhaitons quelque chose, et craignons un peu moins.

Mais, las ! Quel parti prendre en un sort si contraire ?"

Hein ???

flux migratoires en open space : vers la fin de la lutte des classes ?

Une amie de toujours vient de me mailer les raisons pour lesquelles nos entretiens cellulaires tiennent plus du hachis parmentier que d'un authentique dialogue sapiensique. "Nous avons migré en open space au 5ème étage de notre siège haussmannien, les portables ne passent plus".
Grâce soit rendue à l'épaisseur des murs du bon baron et à l'altitude stratosphérique à laquelle se maintient cet honorable organisme financier.

Au pied duquel, d'autres individus pratiquent, eux, la migration en open space et en continu, quelles que soient les confirmations de tendances avec divergences cachées des stochastiques.

Peu leur chaud que les traders piquent des "prises de tête" (paumes de main aplaties sur les tempes, yeux perdus dans le vague ; en d'autres termes : "position de la cata") ou piquent des "primes de rendement"  (pendants publics des très condamnés bonus : sous cette terminologie, on évite la vindicte publique, grâce à sa connotation méritocratique et syndicale). Toujours là, ils sont, eux, et qui vont, et qui viennent et qui pratiquent la migration en open space et en continu.

Pour tout bureau, un carton. A même le sol. Les forces telluriques, rien de mieux à ce jour pour remplacer la poudre en matière de sensations. Armé de leur Personal Computer, un verre en papier (recyclable !), ils comptabilisent les gains avant la clôture du dernier métro. Dans leur équipe managériale, pas de Berlutti, pas de Chantal Thomass. Le cuir, ils l'ont déjà recyclé du sommet à la base. Nul besoin de corsets ou de rubans quand on dispose d'un si joyeux assortiment de casquettes accrochées bravement sur la tête du clebs. 

Le style, clairement, ils le tiennent si bien qu'ils impactent. Street Style, on dit dans les milieux fashion à la Graziate semaine... Guenilles, gavroches, mitaines et tripes en guise de sacs. Les jeunes donzelles copient sans vergogne le style Zézette, tout en ajustant les colonnes de leur fichier excel au trillion d'Euros près.

Voici même que les bobos du 11ème se meublent en Street Style. "On adore pour son aspect ludique". C'est rigolo de vivre en cartons, au gros rouge, perché sur un tréteau ou alangui sur une palette en pin. Assurément.

Tant et tant d'individus ayant adopté la pratique de la migration en open space et en continu ne peuvent se tromper. Libertons, égalisons, fraternisons !

Merci pour leur contribution : mon amie Karine, la Banque Delamolle "partoutdanslemonde", le Baron Haussmann, le magazine Grazia, David Abiker et Evariste Lefeuvre (doublement bénis), le designer Daniel Gantes et sa cool table de picnic. Sans oublier (tous) mes amis et leurs chiens qui pratiquent la migration en open space et en continu.

malchance

Glace.

Elle a tenté de se jeter dans le Lac Léman ce jour.
Mais avec ce froid et la chance qu'elle a, elle a juste réussi à se casser un bras.

Londres (cité archéologique)

Cette destination a longtemps été considérée comme un moyen pour les épouses de banquiers d'affaires et de traders d'échanger en langage crypté. Dans les années 1990, quand l'une disait à l'autre "On part à Londres", il fallait comprendre : "Mon mari a particulièrement bien réussi."

Et quand, désormais, l'autre lui demande "Alors, vous rentrez de Londres ?", il faut bien entendu traduire : "Tu fais moins la maline, salope !"

Londres. Lettre L, comme League Table, Lehman Brothers, Leverage Buy Out (LBO), Levier, Liquidité, London Interbank Offered Rate (Libor), et LAMINOIR (ajout personnel).

Dictionnaire (posthume) de la finance. D Abiker et E Lefeuvre.
A compléter ici.

à l'heure où les lions vont boire...

... c'est en somme là où j'en suis dans la journée de mon existence.

Les poètes et les parfumeurs auraient opté pour l'Heure Bleue.
Je préfère quant à moi celles des grands fauves assoiffés lorsque chaleur et poussière laissent place à la sombre fraîcheur et aux premières brumes.

C'est mon moment à moi. La raison pour laquelle toujours mes pas me conduiront vers les régions du Monde où le jour met des jours à céder à la nuit. 

(Crédit Photo (c) = Nick Brandt, l'Afrique au Crépuscule, informations sur l'exposition et le livre /Blog de Cyril Bruneau ici)

à ceux à qui je ne présenterai pas mes voeux...

A l'ensemble des individus quelle que soit leur âge, sexe, race, religion, inclinaison sexuelle et échelon sur les barreaux de la hiérarchie du monde :

- les velléitaires qui parsèment leurs allocutions et adresses de "il faudra que"

- les envieux qui ne me parlent plus après être venus (à plusieurs reprises) se rincer le gosier chez moi

- les imbéciles qui passent les braves gens aux rayons 'x' plutôt que de traquer les véritables racines du mal

- les paresseux qui rendent des jugements à l'ombre des Tribunaux sans jamais prendre connaissance des dossiers

- les voyous qui officient dans le crédit revolving, la banque à distance, la banque tout court et la promotion immobilière

- les corrompus qui, en ne commettant pas la moindre législation à leur encontre, leur apportent soutien et encouragements

- les pantouflards qui président les associations de consommateurs et les agences de protection de l'environnement et du développement durable

- les sots qui n'ouvrent jamais le moindre livre

- les sots qui ne lisent que du Dan Brown

- les parachutés, les héritiers, les réseautés qui, du haut de leur perchoir, s'autorisent à juger l'immense foule des "assistés"

- les allemands qui ne sortent pas des clous chez eux et répandent, sans limite, leurs déchets en plastique sur les belles plages de Crète

- ma cousine de qui on se demande encore ce qui a bien pu la rendre aussi empoisonnée

- les folles qui conduisent leurs filles à l'excision et les jobards qui les soutiennent sous couvert d'héritage culturel

- les politiques qui vidé-osent leur YouTube dans un recoin de leur toilettes, pendant que de l'autre côté de la cloison dorment les enfants (qui seraient sans doute horrifiés à l'écoute des mensonges de papa ou maman)

- les collègues de travail qui regardent ailleurs pendant qu'on assassine leur voisin de bureau (par extension, les comités d'entreprise dont le secrétaire se retrouve promu de façon soudaine et inespérée)

- les rois du cirque, noircisseurs de pages, tourmenteurs de notes, raseurs du slam et du rap, mauvais éditeurs, gloutons de plateaux, pique-assiettes de la culture et autres arpenteurs de tapis rouge, qui ne font même plus semblant d'amuser quiconque

- les dames patronnesses qui me proposent de travailler bénévolement à résoudre le problème de l'emploi

Sur ce dernier point d'ailleurs, je tiens à renouveler mes voeux auprès de mon autre cousine, la gentille, qui me suggère d'intervenir bénévolement dans les domaines suivants : me faire les ongles, prendre un long bain, préparer le goûter du chat, faire du shopping ou des ballades au parc, lire des romans et écouter Air.
Que grâce lui soit rendue ici et à jamais !

au fil du Métronome avec Lorant Deutsch

Dès les premières pages, j'ai songé : mais c'est Paris raconté aux enfants ! Tout en plongeant avidement de stations de métro en époques, aussi diverses et colorées que les Vikings et autres Romains en goguette sur les bords de la Seine.

Marseillaise transplantée de joie à Paris dans les années 80, j'avais gardé au coeur la nostalgie d'un Lacydon vieux de 2600 ans. Pour moi, Paris était une ville récente. Les percées à grand coups du Baron Haussmann ayant éradiqué toute trace d'antiques vestiges. Seules résistaient les maisons penchées du vieux centre, entre les Halles et la Bastoche...

20 ans après, il n'est pas trop tard pour bien faire et découvrir que chaque coin des rues de ma ville d'adoption tant aimée recèle mille millions de secrets à découvrir et déflorer encore aujourd'hui... derrière les innombrables digicodes et grâce à la bienveillance des riverains, dans des cours secrètes et des parkings... antiques !

J'avoue ici, et corrige bien vite, ma superficialité et mon ignorance. Lorant Deutsch, je ne l'ai même pas googelisé. De nom, ça me parlait. Sans plus. J'ai découvert le personnage lors de La Grande Librairie (mon rendez-vous tévé hebdomadaire qu'il pleuve, neige ou apocalypse). "Jeune homme" au physique de comédien. Tiens, c'est qui ? Un comédien qui écrit des livres ? ça promet pffff !

Puis il l'ouvre, et en grand. Joyeux et doué, l'oeil qui pétille derrière des binocles malicieuses, comme un Lucchini pas encore cabot. Passionné de son sujet et talenteux pédagogue qui nous entraine, sans nous saouler, dans les venelles du (très) magnifique Lutèce, au long des fossés et des coupe-gorges d'un Paris médiéval.
Avec Deutsch, je vois en panoramique By De Luxe les innombrables vaisseaux Normands ornés de monstres nordiques remonter la Seine. Imaginez un instant l'étonnement des pêcheurs et des paysans devant un tel spectacle ? Etonnés ou déjà blasés "à la parisienne" ? Car, depuis les gradins des incroyables arènes (les plus grandes de l'Empire Romain), ils en avaient déjà vu et des belles !

Et au passage, ne pas louper la magie des origines des mots : l'histoire du sieur Biscornet à elle-seule s'inscrit dans les annales...

Alors, Paris raconté aux enfants que nous sommes ? C'est la saison, nous dit-on : il faut rêver. Comme des gosses. Soit.
Mais en cheminant dans "mon" Paris, au côté d'un peuple de tous temps doté de fusibles prompts à s'enflammer quand on lui marche d'un peu trop près sur les godillots, je me prends à rêver que finalement tout est encore à faire et à refaire. Et bien mal avisé qui ricane devant un calme d'apparence...

Métronome, par Lorant Deutsch, "l'histoire de France au rythme du métro parisien", chez Michel Lafon. L'un des meilleurs bouquins qui m'ait été donné de lire depuis longtemps !

Pif le chien, Expert es Toutes Sciences

Souvent me vient un vertige devant cette population dont notre beau pays est fécond : les EXPERTS !

Torrent discontinu de paroles d'experts en politique, en management, en économie, en média, en bien-être, en bonnes lectures et fines sorties, en recrutement et en isolation des sols.
En communication et en marketing : ces deux dernières catégories étant particulièrement risibles au vu des kilomètres de banalités et auto-congratulations allongés par des individus réinventant à perdre haleine la roue des Gaulois... tout en passant maître dans l'art délicat de bloquer, par exemple, des milliers de gens sous des tunnels sans le moindre mot d'explication...

Notre époque est bien creuse. Car en matière d'invention, d'expertise et de transmission des savoirs, il me semble que bien peu de choses se sont produites en matière de talents communicants, de passerelles entre les générations, de consensus national depuis les grandes années PIF GADGET...  

Déjà, campons le paysage :
An 69 du XXème siècle, le Parti Communiste Français, en pleine transition (ère Waldeck Rochet juste avant l'arrivée de l'inénarrable et bien regretté Georges Marchais) décide de lancer un magazine pour la jeunesse, suite à "Vaillant", lui-même issu du Journal des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique...

Lire la suite ici...

le Sommet de Copenhague est couronné de sapins...

"Entre l'espoir et le fromage, j'ai choisi le fromage."

Merci à Kappauf,
CitizenK
décembre 2009.