Années post 81. Mitterand a libéré les ondes et c'est la ruée sur les boites d'oeufs dans les supermarchés : qui ne monte pas son studio de radio libre est un sombre "will have been".
J'en étais -tu penses !- à l'époque déjà bien dotée d'un irrésistible désir de casser les pieds de mon prochain avec mes ruminations.
L'affaire s'appelait Ouistiti, émission radiophonique d'une heure tous les mardis soir, sur la fréquence marseillaise de Radio Sud quelque chose.
Il s'agissait pour moi de dénicher des choses étranges ou cocasses dans la presse ou les bouquins et d'emballer le tout à coup de California Sound. Donal Fagen. Steely Dan. Toto. Epoque oblige.
Comme dans tout, il y avait de tout dans ce phénomène des radios libres, du pire et du meilleur. Surtout du pire et du qui déraille.
Des forums politicardo-syndicalisto-estudiantins, des révoltés du Larzac, des gens qui draguent, des gens qui voient la fortune au bout du tunnel (NRJ est un remarquable exemple de réussite), des gens qui n'ont rien à dire mais qui le font savoir. Des gens qui fument trop et n'importe quoi :))
La fougue avec laquelle toute une génération s'est jetée dans cette aventure était remarquable.
Car c'était quand même moins facile et "moins gratuit" que d'ouvrir un blog et trois petits tours, n'est-ce pas les 'ti djeuns...
Fallait obtenir une fréquence au milieu d'instances immédiatement débordées par le phénomène.
Puis fallait la tenir, de telle heure à telle heure, en partageant les ondes avec une ou plusieurs autres radios !
On appelait à la rescousse les copains, les copains des copains, qu'ils viennent avec leurs LPs surtout !!!
Qu'ils viennent avec une histoire, un témoignage, un concours, une bonne blague. N'importe quoi, qu'ils rappliquent.
Fallait un local, un équipement complet de diffusion et de réception des appels (tout le monde tenait "ligne ouverte"), constituer une équipe de "radio reporters" ou de fantaisistes comme moi, puis les tenir fermement en tout bénévolat..
Les blogs avant l'heure ?
Mais de sacrés blogs, car les ratures passaient en direct live.
Il semble que chaque génération invente le moyen de casser les limites qu'elle croit imposées par la génération précédente.
Nous ont sortait de "X" années d'information monothéiste (De Gaulle, Pompidou, Giscard), on avait l'impression de réinventer le monde à chaque mot, on se prenait pour ....
Bref, on se marrait foutrement bien.
De temps en temps, Ouistiti renaîtra ici même.... car j'ai exhumé les scripts de toutes mes émissions, y compris les programmes musicaux, lors de mon dernier passage à la maison, à Marseille... Quelle chance on a !!! :)
Et vous, les radios libres, ça vous "dit" quoi ?
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